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Rentrée des classes

Rentrée des classesTemps de lecture : 2 minutes

Par Daniel Cirera,
Fondation Gabriel Péri

La publication et la promotion du dernier essai de Louis Chauvel La spirale du déclassement (Seuil) devrait alimenter le débat sur les classes moyennes, la crise, les inégalités. Le sociologue creuse le sillon engagé il y dix ans avec Les classes moyennes à la dérive. Bonne occasion de rouvrir le débat critique sur la notion même de classes moyennes (en rapport avec celle éminemment politique et critique de classe ouvrière) ; notion polysémique dont l’interprétation est un enjeu idéologique et politique. Occasion également d’approfondir en France les implications idéologiques et politiques de la crise de 2008 sur des « couches » brutalement déstabilisées par l’approfondissement des inégalités, de la précarisation, et leur mise en perspective avec les politiques néolibérales, elles-mêmes en crise.

Louis Chauvel, La spirale du déclassement. Essai sur la société des illusions, Paris, Le Seuil, 2016, 147 p.

La comparaison est intéressante avec les effets de cette crise aux États-Unis sur la midlle class touchée de plain fouet dans son « American dream », révélés par l’impact des candidatures de Sanders et Trump. Incitation à lire le stimulant L’Amérique qui vient (Editions de l’Atelier) de Christophe Deroubaix, journaliste à l’Humanité, qui bouscule le confort des idées reçues, et qui éclaire sur les réalités de cette Amérique en pleine évolution (démographique, générationnelle).

Christophe Deroubaix, L’Amérique qui vient, Paris, Éditions de l’Atelier, 2016, 160 p.

La crise, comme crise de la politique est un bon fil conducteur pour aborder d’un œil critique Le miroir et la Scène de Myriam Revault d’Allonnes (Seuil) à propos de la crise de la représentation, prise sous un angle original de crise de la représentation comme sujet, dans une filiation avec La crise sans fin (Seuil 2012) de la philosophe fortement inspirée par Paul Ricoeur.

Myriam Revault d’Allonnes, Le miroir et la Scène, Paris, Seuil, 2016,208 p.

La mise en cause et en crise du « progrès social » par la « mondialisation néolibérale », avec ses conséquences sociales mais aussi démocratiques, et les leviers que constituent les normes de l’Organisation internationale du travail (OIT) sont au cœur de La troisième guerre mondiale est sociale, de Bernard Thibault (Editions de l’Atelier) écrit à partir de son expérience syndicale et au conseil d’administration de l’OIT. Outre la masse d’informations, on sera attentif à une vision globale, critique et prospective, ouverte, face au « double mouvement » de « réduction des normes dans les pays qui en ont le plus et, d’autre part, la réactivation des antagonismes entre nations ».

Bernard Thibault, La troisième guerre mondiale est sociale, Paris, Éditions de l’Atelier, 2016, 224 p.

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