L’économie bleue et la nécessité de son développement à l’ère de la crise écologique

L’économie bleue entend satisfaire les besoins fondamentaux de tous en valorisant le potentiel humain et les ressources disponibles localement, tout en protégeant le vivant. Pour son inventeur, Gunter Pauli, son développement implique donc de changer de modèle. À travers plusieurs exemples, il en explique les principes : entretenir le tissu social et régénérer les écosystèmes dont nous dépendons pour accroître notre résilience et atteindre le bonheur.

Une révolution écologique nécessaire

La période que nous vivons est marquée par un paradoxe. Alors que la pandémie du coronavirus et la crise sanitaire qui en découle sont loin d’être étrangères à la dégradation des écosystèmes et à leurs conséquences en matière de biodiversité, les projecteurs de l’actualité sont beaucoup moins tournés qu’ils ne devraient vers les défis écologiques que l’humanité doit affronter. Pourtant, le caractère prioritaire de ces défis ne peut être minimisé

Les Anciens peuvent-ils nous aider à redevenir naturalistes?

Les Modernes ont pensé l’humain comme extérieur à la « nature », nous rendant ainsi aveugles à l’intrication de nos pratiques avec l’ensemble des choses qui composent le milieu terrestre. Cette approche philosophique est antinomique avec celle des Anciens qui ne séparaient jamais le social du naturel. Arnaud Macé explicite ici ces différentes approches et nous invite à renouer avec la conception « naturaliste » des philosophes de l’Antiquité afin notamment de nous interroger sur la meilleure manière d’instituer du commun.

L’agroécologie pour une alimentation saine et une agriculture durable

La pandémie de Covid-19 nous confirme l’urgence de sortir d’une agriculture industrielle destructrice et d’un système commercial mondial libéralisé qui maintient une concurrence déloyale et dévastatrice entre les agricultures et entre les paysans. Comme le montre Marc Dufumier, l’agroécologie constitue une alternative en plein essor qui nécessite un changement des politiques agricoles nationale et européenne pour qu’advienne un nouveau système alimentaire socialement juste, écologiquement et humainement durable.

Financer une révolution écologique

Faire face à l’urgence écologique nécessite au-delà d’une transition, une toute autre organisation de l’économie, de la société, des rapports entre les peuples et les nations. Pour Denis Durand, l’enjeu social au cœur de ce défi impose d’investir dans l’emploi, la formation, la recherche et les services publics. Où trouver l’argent ? En affrontant la mondialisation financière à l’œuvre depuis 40 ans, en luttant pour imposer de nouveaux critères et une autre utilisation du pouvoir monétaire au travers d’un processus démocratique porté par les mobilisations sociales et concrétisé dans de nouvelles institutions.

Comment financer la transition écologique?

Les montants à mobiliser pour affronter la reconstruction écologique – jusqu’à 100 milliards d’euros par an rien qu’en France – sont tels qu’ils nécessitent une remise en cause des fondements de nos politiques économiques et monétaires. Emprunter massivement, s’émanciper de certaines règles européennes, taxer la finance, instaurer une taxe carbone aux frontières, avoir recours à la création monétaire, annuler les dettes publiques détenues par la banque centrale en échange d’investissements verts. Pour Nicolas Dufrêne, ces outils sont les seuls à même de libérer l’action publique et de mettre les politiques économiques au service de la reconstruction écologique.

Changements dans le travail: prendre l’offensive

Convaincu qu’en rester à la défense du « monde d’hier » est illusoire, Jean-François Bolzinger revient sur les divers bouleversements qui impactent le travail afin de mettre en évidence les différents fronts sur lesquels nous devons combattre pour forger le monde de demain. Des inégalités notamment entre les sexes à l’encadrement nécessaire du télétravail en passant par l’aspiration à la socialisation dans l’entreprise ou encore la tendance à la division du salariat, le devenir du travail et de la société implique de prendre l’offensive.

Covid-19: l’urgence d’intégrer une perspective de genre dans l’analyse de la pandémie et de ses conséquences

Que ce soit dans le monde professionnel ou dans la vie privée, les femmes ont été les premières à subir les conséquences de la pandémie ; conséquences elles-mêmes amplifiées par les choix politiques effectués ces dernières décennies. Lilian Halls-French dresse un panorama de la situation à l’échelle mondiale et insiste sur l’importance de recourir à des analyses genrées de la crise pour pouvoir apporter des réponses adaptées aux besoins et créer les conditions de sécurité nécessaires.

Penser le Sénégal sous coronavirus

Contrairement aux prévisions apocalyptiques, le Sénégal est parvenu à contenir la pandémie grâce à une gestion rationnelle de la crise par un pouvoir politique à l’écoute des techniciens et des experts, qui a su prendre les décisions nécessaires sans craindre de heurter les leaders religieux. Selon Hady Ba, plusieurs enseignements sont à tirer. La crise pourrait normaliser durablement les rapports avec les pays occidentaux et européens en particulier et encourager une éthique de la responsabilité usant de l’intelligence collective pour affronter les défis auxquels l’humanité fait face. Le Sénégal et l’Afrique se trouvent ainsi à la croisée des chemins.

Pour un pôle public du médicament

La récente crise sanitaire a mis en lumière les questions de production et d’approvisionnement en médicaments. Michel Limousin met ici l’accent sur un aspect moins débattu, celui du mode de fixation des prix du médicament et des conséquences de celui-ci. Il expose enfin une alternative à la situation actuelle.