Les mobilisations de femmes dans les années 1970 ont posé les bases d’un combat contre les violences conjugales, en développant un réseau de lieux d’accueil et d’hébergement fondés sur des principes de fonctionnement féministes. Mais c’est à partir du mouvement #Me Too que s’effectue une prise de conscience de ces violences spécifiques, notamment des « féminicides ». Dans cet article, Annie Léchenet revient sur les mesures politiques contrastées mises en œuvre pour endiguer ce phénomène social dont la responsabilité incombe à la société, à ses rapports sociaux et ses pouvoirs publics. L’augmentation des places d’hébergement depuis 2017 ne doit pas escamoter la stagnation dans l’insuffisance des subventions allouées aux associations, en première ligne dans ce combat. La lutte contre les violences conjugales nécessite en outre de solides réflexions et actions de prévention, notamment éducatives, qui restent encore à développer.
La réussite scolaire des filles ne produit pas davantage d’égalité dans la société. Dans cet article, Annie Léchenet discute de la nécessité d’une formation des personnels de l’éducation à l’égalité filles-garçons. Sans en avoir véritablement conscience, ceux-ci risquent de valider et de reproduire les stéréotypes de sexe de la société. Des formations sont dorénavant largement inscrites dans l’institution scolaire. De la recherche d’égalité dans la mixité à la prise en compte de la dimension genrée dans les pratiques éducatives, la réflexion sur les pratiques éducative s’est considérablement enrichie. Mais un consensus apparent ne résout pas certaines questions politiques cruciales, et le débat sur le sens de ces formations demeure nécessaire.