Entretiens

«De l’extraction au recyclage en passant par le développement d’une économie circulaire, beaucoup d’options s’ouvrent à nous»

Avec le développement de l’économie verte et de l’économie numérique, notre consommation de métaux rares explose. Dans cet entretien, Guillaume Pitron revient sur les enjeux économiques, stratégiques, environnementaux et sociétaux de cette dépendance accrue. Il ouvre des pistes pour que le recours à ces ressources en matières premières soit écologiquement et socialement acceptable.

«Le droit de la participation s’est construit en matière environnementale.»

Pourriez-vous nous expliquer le processus qui a présidé à la mise en place de la…

Reconsidérer l’intérêt de la vitesse et penser global

Les transports constituent un enjeu fondamental, tant en raison de leur place dans nos modes de vie que de leur impact dans les émissions de polluants et de gaz à effet de serre. Laurent Castaignède revient sur l’avènement de la « culture de la mobilité motorisée », sur les transformations qu’elle a entraînées ou encore sur ses conséquences sanitaires et environnementales. Il propose un certain nombre de mesures adoptables (bien que parfois assez radicales) sur le court-terme et ouvre des pistes de réflexion pour débattre des bouleversements conceptuels que l’humanité devrait envisager pour répondre aux défis écologiques.

Retranscription d’un entretien réalisé pour Silomag fin octobre 2020.

«La politique doit reprendre ses droits sur les forces financières et sur la production de richesses»

Entretien avec Pierre Dharréville.
Alors qu’elle est la plus grande invention sociale du XXe siècle, la Sécurité sociale est mise à mal par des injonctions d’ordre financier. Entre la pression du patronat pour l’augmentation de la CSG, la progressive diminution des cotisations et la pression d’une dette largement fabriquée, la question de la réponse aux besoins peine à s’imposer dans le débat politique. L’amenuisement des moyens et la multiplication des fermetures d’établissements accroissent la souffrance au travail des soignants et empêchent de faire face convenablement aux défis sanitaires. Le diagnostic est pourtant simple : on consacre une part trop faible des richesses produites à notre santé. Pierre Dharréville veut faire porter la voix de celles et ceux « qui ont besoin d’une sécurité sociale forte et solidaire », et appelle à une appropriation sociale de cet enjeu majeur.

«La base de l’hôpital, ce n’est pas la gestion, c’est le soin»

Entretien avec André Grimaldi.
Les logiques financières et managériales qui gouvernent aujourd’hui le fonctionnement de l’hôpital s’exercent au détriment de la qualité des soins et des conditions de travail des soignants. Le leitmotiv de cette gouvernance par les chiffres est de faire « toujours plus avec toujours moins ». Le passage du moindre coût pour la collectivité à la rentabilité de l’activité pour l’établissement conduit à faire de l’hôpital une entreprise commerciale comme les autres. André Grimaldi insiste sur la nécessité de penser l’hôpital à l’aune de sa vocation, celle de soigner plutôt que de gérer. Il évoque de nombreuses pistes de réformes souhaitables pour que le système de santé puisse assurer ses missions de service public et pour penser la vie démocratique dans l’hôpital.

«La généralisation de la protection sociale n’est pas un luxe dépassé ou inaccessible»

Entretien avec Bernard Thibault.
Atteindre l’objectif fixé par les Nations-Unies de rendre effectif un droit à la protection sociale pour tous à l’horizon 2030 implique un changement majeur dans les choix politiques qui prévalent aujourd’hui. Bernard Thibault rappelle les différents obstacles structurels à cette généralisation (mise en concurrence des travailleurs à l’échelle internationale, approche purement marchande sous contrainte de rentabilité et conception des dépenses de protection sociale comme un fardeau). Il souligne leur rôle dans l’augmentation de la pauvreté et des situations conflictuelles générées par la misère. Il affirme que la généralisation de l’accès à la protection sociale est possible autant que nécessaire, mais qu’elle implique des choix politiques dont il précise les contours et les lignes d’action.

Olivier Besancenot: «La révolution est d’une brûlante actualité»

Une belle formule de Trotski résume bien à la fois ce qu’il s’est passé en octobre 1917 et, de façon plus générale, ce qu’est un processus révolutionnaire : « l’irruption violente des masses dans le domaine où se règlent leurs propres destinées » .

Sophie Binet: «Retrouver les leviers du pouvoir d’agir afin de maîtriser notre destin»

Une révolution, c’est un changement radical. Mais, reste à en déterminer le sens. Quand on voit aujourd’hui, ce que l’on peut appeler, la contre-révolution conservatrice à l’œuvre aux États-Unis avec la victoire de Donald Trump, ou encore en Europe de l’Est et en Turquie, cette question du sens prend toute son importance.

Charlotte Girard: «Le droit à écrire la Constitution ensemble est le cœur de l’acte révolutionnaire»

D’une manière générale, la révolution représente quelque chose d’assez idéalisé et hors d’atteinte. Je ne parle pas de la même chose. Je sais que cette vision existe, j’essaie de la mettre à distance et de la concrétiser. À mon sens, la révolution est un objectif à atteindre, un véritable cap politique, une perspective réelle.

Pierre Laurent: «La France est un pays profondément marqué par l’idée révolutionnaire»

À mon sens, le mot révolution représente deux choses en ce moment. D’abord, une époque. Ensuite, une nécessité. Nous vivons un temps de révolutions : dans le travail, dans la mondialisation, mais aussi la révolution numérique, la révolution démographique.