Comme le sport, la musique a un genre. La prégnance d’un entre-soi masculin et l’exclusion corollaire des femmes dans l’économie des musiques actuelles en constituent un exemple saillant. Yves Raibaud montre ici comment des aides et des subventions publiques distribuées par des hommes profitent majoritairement à des groupes de musiciens hommes qui y trouvent une prime à la professionnalisation. Toute l’économie de ce secteur fonctionne par cooptation genrée et porte aujourd’hui une nouvelle génération de cultures masculines. L’auteur plaide ainsi pour une distribution plus égalitaire des ressources publiques dans un domaine d’activité professionnelle où les femmes sont pourtant plus nombreuses à investir les écoles de formation, mais bien moins nombreuses lorsqu’il s’agit d’accéder aux scènes de concert.