C’est dès 2007 que s’est déclenchée la « crise systémique » avec le début d’explosion de la bulle spéculative des crédits hypothécaires titrisés aux États-Unis ; les fameux subprimes. Il nous a semblé important de consacrer notre dossier de Silomag à cette question afin de mieux comprendre pourquoi, dix ans plus tard, la crise n’est pas surmontée.
Si chaque crise financière est unique, une analyse historique des grandes crises permet de repérer des enchaînements communs. À condition de le vouloir, il est donc possible de définir un plan d’action pour les éviter.
Loin d’être anecdotique, l’approche par le crime de la crise des subprimes révèle l’existence d’actions frauduleuses et criminelles en série qui sont les symptômes d’un système devenu anomique. Ce diagnostic dévoile pourtant la vraie nature de Wall Street et les dangers d’une autonomisation des acteurs de la finance globalisée.
Les réformes bancaires et financières adoptées en Europe et aux États-Unis après la crise de 2007 ont apporté des améliorations notables quoique non abouties et probablement insuffisantes pour prévenir une nouvelle crise. À l’inverse des préconisations du lobby bancaire et de la dérégulation financière qui s’amorce aux États-Unis, il est nécessaire de prévenir les déséquilibres financiers. Cet objectif peut être l’un des leviers de la refondation de la zone euro.
La crise brutale et durable de l’économie capitaliste internationale dans les années 1930 a suscité beaucoup d’analyses qui ont conforté la critique du capitalisme.
Alors que la crise de 2007/2008 a été l’une des plus graves de l’histoire du capitalisme, les leçons sont loin d’avoir été tirées. Il est pourtant nécessaire de mener la bataille pour remettre la finance à une place subordonnée dans l’activité économique en établissant un contrôle social du système financier, en interdisant les pratiques et les produits financiers toxiques ou encore en mettant un terme à la gestion financière des entreprises.
Pendant les années 1930, à l’initiative de la CGTU, des Comités de chômeurs organisent des manifestations qui mobilisent les chômeurs.
Dix économistes ont publié une tribune dans Libération le 8 mars 2017 pour défendre l’idée de créer une monnaie complémentaire à l’euro, adossée aux recettes fiscales à venir, afin d’injecter de la liquidité. Il ne s’agit donc pas d’émettre une monnaie ayant cours légal, mais de proposer des titres de crédit permettant de financer les services publics et de mettre fin aux politiques d’austérité actuelles qui menacent le projet européen lui-même.