luttes sociales
Il n’aura pas fallu attendre la guerre en Ukraine et les répercussions indirectes dans le budget énergétique des ménages européens pour sentir à quel point notre consommation était prise dans l’entrelacs des interdépendances économiques internationales. La vision irénique de l’éden consumériste entretenue par les prosélytes de l’économie de marché et l’activité soutenue de l’industrie publicitaire s’est obscurcie au grès des crises successives contemporaines, financières, sanitaires, climatiques et militaires. La passe d’armes récente entre les États-Unis et la Chine relative à Taïwan qui concentre près de 60% de la production mondiale de semi-conducteurs – composant primordial pour l’industrie technologique, civile et militaire – témoigne du regain de tensions entre les États pour garantir leur puissance en assurant leur souveraineté économique. Tout autant que le libre-échangisme qui fait du prix à la consommation le critère principal d’évaluation d’un bien ou d’un service, le protectionnisme dépoussiéré qui sourd outre-Atlantique n’émane pas d’un ordre naturel mais d’un ordre politique institué où se (re)définissent les conditions de production et d’appropriation des biens.
Par Charlotte Recoquillon. Dans cet ouvrage, Keeanga-Yamahtta Taylor analyse les conditions d’émergence du plus grand mouvement social antiraciste depuis le mouvement des droits civiques des années 1960. Ressource historique précieuse, ce livre permet de comprendre l’extrême imbrication du racisme, du capitalisme et de la domination de classe dans la société américaine. Il invite à dépasser les obstacles à la construction de solidarités et d’alliances entre exploités.