Entretiens

Une révolution, c’est un changement radical. Mais, reste à en déterminer le sens. Quand on voit aujourd’hui, ce que l’on peut appeler, la contre-révolution conservatrice à l’œuvre aux États-Unis avec la victoire de Donald Trump, ou encore en Europe de l’Est et en Turquie, cette question du sens prend toute son importance.

Charlotte Girard: «Le droit à écrire la Constitution ensemble est le cœur de l’acte révolutionnaire»
D’une manière générale, la révolution représente quelque chose d’assez idéalisé et hors d’atteinte. Je ne parle pas de la même chose. Je sais que cette vision existe, j’essaie de la mettre à distance et de la concrétiser. À mon sens, la révolution est un objectif à atteindre, un véritable cap politique, une perspective réelle.

Restituer une dimension œuvrière aux relations humaines implique de penser la vie des individus et le vivre-ensemble comme des œuvres d’art. Pour Roland Gori, la fonction sociale de l’art est primordiale. Elle peut nous sauver de l’utilitarisme moral qui prédomine aujourd’hui avec la financiarisation de l’ensemble des activités humaines. La crise de 2007/2008 a été un révélateur de l’imposture de ce système des valeurs.