appropriation sociale

Covid19 et perspectives émancipatrices

Face aux carences de l’État et du marché concurrentiel, des formes d’auto-organisation ont été développées dans nombre de secteurs pour répondre aux besoins liés à la pandémie. En s’appuyant sur l’exemple emblématique des personnels hospitaliers, Guy Carassus montre comment l’auto-organisation rend possible des prises de conscience des ressources insoupçonnées que recèlent les collectifs de travail et des limites qui viennent les restreindre. Dans une période où sont mises en débat des propositions pour concevoir « un autre monde », il insiste sur l’importance de faire de l’acquisition de nouveaux droits d’intervention et de décision dans les affaires de l’entreprise et de la cité la condition d’une transformation en profondeur de notre société.

L’héritage du «gouvernement représentatif» et ses obstacles à une démocratisation des régimes politiques

Élection, mandat non impératif, liberté d’expression et délibération sont des principes constitutifs de la notion de « gouvernement représentatif ». Tout en explicitant leur contenu historique, Paul Alliès déconstruit ici ces quatre principes normatifs qui correspondent à des croyances partagées aussi bien par les populations que par le personnel politique. Même s’ils se vident aujourd’hui de leur substance, ces principes constituent toujours d’importants obstacles à la démocratisation du pouvoir.

«La politique doit reprendre ses droits sur les forces financières et sur la production de richesses»

Entretien avec Pierre Dharréville.
Alors qu’elle est la plus grande invention sociale du XXe siècle, la Sécurité sociale est mise à mal par des injonctions d’ordre financier. Entre la pression du patronat pour l’augmentation de la CSG, la progressive diminution des cotisations et la pression d’une dette largement fabriquée, la question de la réponse aux besoins peine à s’imposer dans le débat politique. L’amenuisement des moyens et la multiplication des fermetures d’établissements accroissent la souffrance au travail des soignants et empêchent de faire face convenablement aux défis sanitaires. Le diagnostic est pourtant simple : on consacre une part trop faible des richesses produites à notre santé. Pierre Dharréville veut faire porter la voix de celles et ceux « qui ont besoin d’une sécurité sociale forte et solidaire », et appelle à une appropriation sociale de cet enjeu majeur.