dialogue social
Depuis plus d’une décennie, les réponses des syndicats à la crise climatique et écologique en cours ont été principalement axées sur l’idée de « transition juste ». Cette idée a attiré à juste titre l’attention sur les graves perturbations auxquelles sont confronté.e.s de nombreux.ses travailleurs et travailleuses, et sur la nécessité de les limiter dans la mesure du possible ou de fournir des alternatives, le cas échéant. D’une manière générale, les syndicats ont reconnu la validité des conclusions de la science du climat et le besoin urgent d’une transformation radicale de nos sociétés, mais cette reconnaissance a surtout trouvé son expression en relayant des revendications sociales plus larges en faveur d’une politique « plus ambitieuse » de la part des gouvernements, comme nous l’explique John Tret dans cet article.
En recentrant les relations professionnelles sur le niveau des entreprises, les réformes successives visant à « rénover la démocratie sociale » renforcent les inégalités entre travailleur.ses et fragilisent la citoyenneté sociale. Karel Yon nous explique en quoi le « dialogue social », loin d’accroître le pouvoir des salariés sur leur travail, devient un outil de gestion au service de la stratégie de l’entreprise et accompagne la restauration de l’autorité patronale. Il fait des propositions pour donner un sens réellement progressiste à la « démocratie sociale » et une effectivité au droit à l’action syndicale.