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Le paramétrage politique des algorithmes de Parcoursup. Entretien avec Vincent Tiberj

Les politiques néolibérales des gouvernements successifs n’en finissent pas de saper les fondements du service public de l’éducation depuis 20 ans. En 2018, la loi Orientation et réussite des étudiants met en place la plateforme Parcoursup pour affecter les étudiant.e.s dans les formations de l’enseignement supérieur. Elle entérine un principe de sélection, tout en produisant et concentrant un volume conséquent d’informations dont sont friands les marchés pour leur fonctionnement. A partir de son expérience à Science Po Bordeaux, Vincent Tiberj nous éclaire dans cet entretien sur les implications concrètes des algorithmes de sélection dans l’enseignement supérieur.

Les dangers de «Parcoursup» pour l’accès à l’université: prévisibles et confirmés…

La Loi ORE et la plateforme « Parcoursup » reposent sur des postulats erronés, pour un résultat qui s’avère catastrophique pour de nombreux aspirants étudiants, en particulier issus des classes populaires. Alors même que leur légitimité est en question – tant nombre d’instances consultées ont émis des avis négatifs –, Philippe Blanchet nous montre en quoi cette loi et l’algorithme de Parcoursup instaurent bel et bien une réduction de l’accès à l’université, par un processus de sélection sociale présenté comme une orientation.

Pour l’école commune jusqu’à 18 ans!

Pour favoriser une plus grande égalité dans l’accès aux diplômes, sortir d’une politique de tri des élèves et assurer un niveau de formation global plus satisfaisant, Alain Beitone propose d’augmenter la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans afin de permettre à 100 % d’une classe d’âge d’obtenir le baccalauréat. Cette « révolution culturelle » implique des changements de structures et de pratiques d’enseignement.