Le modèle de l’instruction à la carte, officiellement selon les individus, en réalité selon les origines sociales, est une intention ancienne de la technocratie et des politiques néolibérales qui conduit, en pratique, à diviser et à réduire l’ambition de ce que sont l’école publique et la « scolarité unique ». Stéphane Bonnéry montre comment le gouvernement a instrumentalisé la situation pour imposer son modèle et accélérer des logiques déjà engagées. À rebours du scénario d’une école qui ne transmet pas les mêmes savoirs et incite à des parcours inégaux, il avance des pistes de réflexion alternatives pour construire une école visant la transmission-appropriation d’une culture commune de haut niveau.
Les tribunes d’universitaires se multiplient pour alerter sur la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche. Ils protestent contre le fait que les universités soient restées fermées alors même que l’ensemble des établissements d’enseignement avaient rouvert. Ils soulignent avec force l’impératif d’une rentrée universitaire permettant à tous les étudiants d’assister à leurs cours en présentiel tout en respectant les précautions sanitaires. Ils avancent des propositions visant à mobiliser les moyens indispensables pour que cela soit possible. Loin de ne concerner que le monde universitaire, cette question constitue un enjeu de société primordial. La lutte qui s’engage mérite un soutien massif. C’est le devenir de l’Université et de la recherche qui est en cause.