Dans le contexte de l’après-guerre, la droite au pouvoir a fait campagne sur le thème « l’Allemagne paiera ». Ce mot d’ordre explique la manière de présenter les finances publiques par les différents ministres des Finances qui se succèdent dans les différents gouvernements dits de Bloc national de 1919 à 1924. Louis-Lucien Klotz, Frédéric François Marsal, Paul Doumer et Charles de Lastey présentèrent des budgets dont une partie était consacrée aux « dépenses ordinaires » couvertes par les recettes de l’État tandis qu’une autre désignait les « dépenses extraordinaires » couvertes par les emprunts émis entre 1919 et 1921 ; enfin une dernière partie regroupait les « dépenses recouvrables » affectées à la reconstruction du pays et financées par des avances du Trésor avec pour garantie les réparations exigées de l’Allemagne.
Louis Lucien Klotz, ministre des Finances de Georges Clémenceau, lance la formule « l’Allemagne paiera » les dépenses du budget extraordinaire. Ainsi, le budget en déséquilibre et la dette publique seraient couverts par les réparations imposées à l’Allemagne.
Les différents moyens comptables imaginés pour résorber la dette au moins sur le papier ont été présentés par Alfred Sauvy dans son ouvrage Histoire économique de la France entre les deux guerres (Paris, Economica, 1984, 476 p.).
Le matin n° 13109, 8 février 1920
(Disponible sur Gallica)
L’humanité, 9 février 1920
L’humanité, sous la plume de Marcel Cachin, répond au Matin en insistant sur l’importance de la dette extérieure constituée du remboursement des emprunts aux anglais et aux américains et conteste ainsi le bien-fondé d’une partie de cette dette (disponible sur Gallica).