L’humanité le 12 juin 1936 raconte l’adoption de la loi sur les conventions collectives par branche
L’Humanité du 13 juin 1936 célèbre la victoire des premiers accords de branche
L’Humanité du 14 juin 1936 : Reprendre le travail! L’appel du parti communiste et le slogan le PCF, c’est l’ordre!
Front populaire : le temps des conventions collectives
Laure Machu
L’historienne Laure Machu est revenue, dans la rubrique points de vue du CNRS, sur les acquis de la loi sur les conventions collectives de 19. Instruments de protection qui ont contribué à la construction d’un ordre salarial, les accords de branche ont aussi entériné les frontières sexuelles de la division du travail. Ils ont néanmoins été perçus à l’époque comme une vraie amélioration.
La mémoire collective retient rarement la loi du 24 juin 1936 sur les conventions collective comme l’un des acquis majeurs du Front populaire. Les congés payés ou les Quarante heures incarnent davantage l’embellie de l’été 1936. Pourtant la loi crée une institution nouvelle : la convention collective de branche, considérée comme le pivot des relations sociales à la française. Dans la foulée des grèves et du vote de la loi, la négociation collective connaît un essor inédit : près de 5 000 accords sont signés entre 1936 et 1938. Aujourd’hui, les débats et les mobilisations autour de la loi travail révèlent l’attachement des salariés à la négociation collective de branche, alors même qu’une partie du patronat conteste sa légitimité et souhaite y substituer des accords d’entreprise. Revenir sur la période du Front populaire1permet de comprendre comment les acteurs ont investi cette nouvelle catégorie juridique et de s’interroger sur ce qu’ont pu signifier les conventions collectives pour les salariés des années 1930.