EHPAD

Un crime qui ne dit pas son nom

La crise sanitaire engendrée par la Covid-19 a plus durement touché les occupants des maisons de retraite que l’ensemble de la population française. Michel Limousin étudie ici tout à la fois ce qui aurait pu être et ce qui a été, sans omettre de pointer du doigt les divers niveaux de responsabilité quant aux choix opérés qui ont conduit à une telle situation criminelle.

L’expérience de la relation soignante en Ehpad du point de vue des personnes âgées

S’il a déjà été démontré que les moyens humains et financiers manquent cruellement dans les Ephad et que les aides-soignantes souffrent de l’écart ressenti entre le travail souhaité et le travail concret, la parole est rarement donnée aux résidents de ces établissements. Grâce à son enquête, Valentine Trépied a pu analyser la relation qu’ils nouent avec le personnel soignant. De cette analyse, elle a dégagé trois formes d’expériences qui découlent des ressources socio-économiques mobilisables. Elle nous éclaire ainsi sur des formes d’inégalités sociales encore trop méconnues.

Besoin d’un service public pour les personnes âgées et en perte d’autonomie?

Que l’on se place sous l’angle des financements ou de la qualité des prestations, le système de prise en charge des personnes âgées et dépendantes est en crise. Michel Limousin nous présente les principaux axes d’une réforme de fond permettant à chacun d’accéder, dans des conditions satisfaisantes, à un service public de qualité sur l’ensemble du territoire.

Des moyens pour les EHPAD et les services de soins à domicile, une urgence sociale!

Financement insuffisant, pénurie de personnel, précarisation des emplois, salaires de misère, temps de travail morcelé, non-reconnaissance des qualifications, accidents de travail et maladies professionnelles en augmentation, sentiment d’être « des robots de soins », usagers moins bien traités…, la situation des personnels et des établissements en charge de nos ainés est désastreuse. Malika Belarbi nous propose un état des lieux et présente les diverses revendications des personnels en lutte pour améliorer leurs conditions de travail et permettre, ainsi, une prise en charge digne des personnes âgées.

«La politique doit reprendre ses droits sur les forces financières et sur la production de richesses»

Entretien avec Pierre Dharréville.
Alors qu’elle est la plus grande invention sociale du XXe siècle, la Sécurité sociale est mise à mal par des injonctions d’ordre financier. Entre la pression du patronat pour l’augmentation de la CSG, la progressive diminution des cotisations et la pression d’une dette largement fabriquée, la question de la réponse aux besoins peine à s’imposer dans le débat politique. L’amenuisement des moyens et la multiplication des fermetures d’établissements accroissent la souffrance au travail des soignants et empêchent de faire face convenablement aux défis sanitaires. Le diagnostic est pourtant simple : on consacre une part trop faible des richesses produites à notre santé. Pierre Dharréville veut faire porter la voix de celles et ceux « qui ont besoin d’une sécurité sociale forte et solidaire », et appelle à une appropriation sociale de cet enjeu majeur.

Qui doit prendre en charge nos vieux? Une autre histoire de la protection sociale

Présentée comme une problématique contemporaine, la question de la perte d’autonomie est en réalité l’objet d’intenses débats dès la IIIe République. Du choix de recourir à l’assistance aux échecs répétés de l’instauration d’un nouveau « risque » et/ou une nouvelle branche de la sécurité sociale, les réponses apportées n’ont pas été, et ne sont pas, à la hauteur des besoins. Christophe Capuano revient sur cette histoire et sur les raisons de ces échecs. Il nous invite à faire le choix de société de la solidarité publique assurantielle pour construire une réponse progressiste au « risque » de la dépendance.

Enjeux du vieillissement et sécurité sociale

S’il est signe d’une amélioration globale des conditions de vie, le vieillissement de la population pose aussi un défi à notre société si l’objectif est de permettre à l’ensemble des personnes en perte d’autonomie de pouvoir vivre dans de bonnes conditions. Contestant l’affirmation selon laquelle « nous n’aurions pas les moyens », Michel Limousin soutient la création d’un véritable service public pour les personnes âgées dont il précise les contours. Il indique également les différents leviers que nous pouvons mobiliser pour trouver les financements à la hauteur des besoins et des enjeux.