Syndicats
Depuis plus d’une décennie, les réponses des syndicats à la crise climatique et écologique en cours ont été principalement axées sur l’idée de « transition juste ». Cette idée a attiré à juste titre l’attention sur les graves perturbations auxquelles sont confronté.e.s de nombreux.ses travailleurs et travailleuses, et sur la nécessité de les limiter dans la mesure du possible ou de fournir des alternatives, le cas échéant. D’une manière générale, les syndicats ont reconnu la validité des conclusions de la science du climat et le besoin urgent d’une transformation radicale de nos sociétés, mais cette reconnaissance a surtout trouvé son expression en relayant des revendications sociales plus larges en faveur d’une politique « plus ambitieuse » de la part des gouvernements, comme nous l’explique John Tret dans cet article.
En recentrant les relations professionnelles sur le niveau des entreprises, les réformes successives visant à « rénover la démocratie sociale » renforcent les inégalités entre travailleur.ses et fragilisent la citoyenneté sociale. Karel Yon nous explique en quoi le « dialogue social », loin d’accroître le pouvoir des salariés sur leur travail, devient un outil de gestion au service de la stratégie de l’entreprise et accompagne la restauration de l’autorité patronale. Il fait des propositions pour donner un sens réellement progressiste à la « démocratie sociale » et une effectivité au droit à l’action syndicale.
Les métropoles forment une scène à la fois sans public et sans contrepoids sociaux au sein de laquelle les élites politiques et économiques peuvent cultiver l’entre-soi et mener des transactions à l’abri de tout contre-pouvoir. Stéphane Cadiou insiste ici sur la nécessité d’une appropriation citoyenne des enjeux métropolitains. Si les organisations sociales et syndicales arrivaient à structurer les contestations sociales de la métropolisation, elles pourraient peser durablement sur les rapports de pouvoir.
Derrière les beaux discours, les cinq ordonnances s’inscrivent dans une cohérence brutale : faire baisser massivement le « coût du travail » en flexibilisant et en précarisant la situation des salariés. Elles reposent sur des postulats néolibéraux démentis par les faits.
Les ordonnances Macron ont pour objectif affiché de faire de la négociation collective l’alpha et l’oméga du droit du travail. Cette montée en puissance de la négociation collective impose de réfléchir sur la légitimité des accords collectifs tant dans le mécanisme de leur élaboration que dans leur portée. La possibilité de négocier des mesures dites de « moins-disant social » s’imposant à l’ensemble des salariés fait peser une lourde responsabilité sur les épaules des acteurs de la négociation qui devraient, de ce fait, être incontestables. Cependant, malgré les discours politiques, les réformes récentes trahissent un affaiblissement de leur légitimité.