Dette étudiante, désinvestissement de l’État dans l’enseignement supérieur et crise de la mobilité sociale aux États-Unis

L’enseignement supérieur aux États-Unis est désormais majoritairement financé par les frais de scolarité et dépend donc de l’emprunt privé que doivent contracter les étudiants pour les payer. Avec l’explosion de la bulle spéculative des subprimes en 2007-2008, les acteurs financiers qui profitaient déjà de cette manne se sont encore rués davantage sur ce marché. Les prêts ainsi contractés par les étudiants les placent en situation de servitude à l’égard des banques et des organismes de recouvrement et freinent leur mobilité sociale. Pour John Mason, l’ampleur de la dette étudiante – dont le taux de défaut de paiement est particulièrement élevé – menace désormais toute l’économie.

Quel enseignement des sciences du monde social?

Enseigner ce qu’il faut penser du monde social ou apprendre aux élèves comment le penser ? Faisant le pari de l’exigence intellectuelle pour tous, Jérôme Deauvieau défend la seconde option. Pour se faire, il insiste sur la nécessité de faire entrerles élèves, dès le primaire, dans une réflexion instruite sur le monde social grâce à un enseignement pluridisciplinaire.

Quel rôle politique l’école joue-t-elle?

L’éducation civique, les expériences de citoyenneté mises en place au sein de l’institution scolaire ou encore les savoirs sociaux véhiculés par l’expérience scolaire constituent autant de domaines qui font de l’école une instance majeure de socialisation politique. Alice Simon nous explique ici comment ces différents domaines permettent de familiariser les élèves avec les normes sociales dominantes tout en précisant en quoi l’école ne parvient pas toujours à susciter l’adhésion aux messages politiques qu’elle transmet.

L’école : une «entreprise de culture»

Extraits de l’article « Culture et humanités » publié en 1944 dans la Revue “La pensée”. S’appuyant sur de nombreux travaux de personnalités diverses, il s’efforçait d’exposer ce que, pour lui, le mot culture signifiait, ainsi que son acquisition par le moyen, notamment des « humanités », c’est-à-dire de l’enseignement. Dans cet extrait, il nous expose ses réflexions sur la manière dont l’école peut être un lieu d’apprentissage de la vie sociale et, singulièrement, de la vie démocratique.

L’Angleterre: un pays en pointe dans l’instauration d’un managérialisme autoritaire

Extrait de l’ouvrage “L’école en Europe. Politiques néolibérales et résistances collectives”. L’intensité avec laquelle l’échec de l’enseignement a été ressenti en Angleterre est l’une des raisons qui explique la transformation générale et particulièrement rapide de son système scolaire à partir des années 1980.

L’Allemagne: le changement néolibéral par les projets pilotes

Extrait de l’ouvrage, L’école en Europe. Politique néolibérales et résistances collectives. Le cadre institutionnel du système éducatif allemand est en pleine transformation. Semi-autonomie des écoles, compétition, évaluation, compétences-clés, structures modulaires et rapprochement des écoles et de l’économie constituent les caractéristiques principales de ces transformations censées « libérer » l’innovation et la créativité.

Cinq ans après les annonces de réformes, où en est le système éducatif sénégalais?

À la suite des deux concertations sectorielles tenues en 2013 dont les objectifs déclarés étaient de diagnostiquer le système éducatif sénégalais et de proposer des solutions de sortie de crise, les annonces gouvernementales laissaient croire à une volonté politique de changer la donne par un investissement massif dans l’école, l’enseignement supérieur et la recherche. Cinq ans plus tard, les grèves récurrentes, les faibles taux de réussite aux examens, les mauvaises conditions de travail des enseignants mettent profondément en doute les engagements présidentiels.

De l’école coloniale à la privatisation, la jeunesse burkinabè sacrifiée?

Au Burkina Faso, où 45 % de la population a moins de 35 ans, les nombreuses réformes de l’école coloniale engagées depuis les indépendances n’ont pas résolu les défis d’un système éducatif pour tous et de qualité. Au contraire, l’instabilité politique puis l’ajustement structurel des années 1990 ont freiné les efforts de scolarisation, surtout en direction des enfants pauvres, vivant en milieu rural…

De quoi le «mérite» est-il le nom?

En revenant sur les raisons qui expliquent les inégalités massives de cheminement scolaire, Marie Duru-Bellat montre que l’école, loin de jouer un rôle d’arbitre neutre dans la sélection des plus « méritants », renforce par ses verdicts, structures et pratiques pédagogiques les inégalités. Au total, c’est la question de la légitimité du fonctionnement méritocratique qui est posée.

L’allongement progressif de la scolarité obligatoire en Europe

Depuis le XIXe siècle, la durée de la scolarité obligatoire n’a cessé de s’allonger dans les pays européens. Si ce principe a été l’objet de vives critiques, il va être consacré, dans le dernier quart du XIXe siècle, pour l’enseignement primaire, puis dans la seconde moitié du XXe siècle pour l’enseignement secondaire accompagnant ainsi l’augmentation continue des taux de scolarisation de la jeunesse européenne. Résumant une partie de sa thèse, Louise Gaxie revient ici sur cette massification progressive de l’accès à l’enseignement; phénomène récent à l’échelle historique qui a joué un rôle sociétal fondamental.