En France depuis les années 1980, les services publics sont brutalement attaqués par les politiques…
Le mot « crise » est omniprésent dans le discours des politiques, ainsi que dans les média et chez les commentateurs politiques. Mais quel est son origine ? Comment est-il devenu un mot « trop gros », c’est-à-dire un mot « fourre-tout » dans lequel chacun met ce qu’il a envie d’entendre, un mot qui devient le symptôme d’une pensée accélérée, ne prenant plus le temps de l’analyse ?
La dernière campagne présidentielle aura été ponctuée par l’emploi à tout-va de l’expression « le système », par nombre de candidats. Que recouvre cette expression ? Il semble qu’il y ait un intérêt partagé à conserver un flou autour de cette expression, à la laisser être interprétée par chacun selon ses affinités politiques.
Les « alternative facts » et les « fake news » se situent dans le registre de la propagande. Ils portent ainsi atteinte à l’argumentation politique et au débat d’idées qui sont à la base d’un régime démocratique. Comme Bertolt Brecht le préconisait, il est nécessaire de « lessiver les mots », c’est-à-dire de leur redonner leur sens réel et non celui que le pouvoir veut leur donner. Ce travail de « lessivage » est une action éminemment politique.
Découlant du pouvoir présidentiel de la V° République, le mot « présidentiable » s’est imposé dans notre vocabulaire sans que nous en ayons conscience. Le terme est ambigu. Il renvoie aussi bien à la volonté d’être candidat qu’aux compétences supposées nécessaires pour exercer la fonction. Retour sur le sens d’un mot.