Renouvellement des concessions hydroélectriques: entre mobilisation syndicale, alliances politiques et accompagnement libéral

Le renouvellement des concessions hydroélectriques en France est devenu un enjeu majeur mêlant économie, écologie et politique. Alors que l’Union européenne pousse la France à ouvrir ce secteur à la concurrence, syndicats et partis politiques, principalement à gauche, se mobilisent pour défendre une gestion publique. Dans ce contexte et comme l’explique Dominique Pani dans cet article, une alliance politico-syndicale s’est formée pour défendre une vision cohérente du service public dans la transition énergétique.

Syndicalisme étudiant: face à la crise structurelle et politique, quelles réponses de l’Union des étudiantes et étudiants Communistes (UEC)?

L’Union des étudiants communistes n’est pas un syndicat étudiant. Elle n’en est pas moins une organisation profondément attachée à la défense des droits des étudiants et au renforcement des structures de mobilisation dans le monde universitaire. Le rapport au syndicalisme étudiant n’est donc pas neutre : il est à la fois critique et porteur d’une volonté de reconstruction. Camille Mongin livre ici une analyse politique du moment que traversent les syndicats étudiants, afin de proposer quelques éléments de réflexion sur ce que signifie aujourd’hui défendre les intérêts matériels des étudiants dans l’enseignement supérieur.

Repenser le lien entre syndicats et partis à l’heure du salariat émietté et des services publics malmenés

Pour Frédéric Mellier, le mouvement contre la réforme des retraites de 2023 a été un révélateur de l’absence de lien organique entre les dynamiques sociales et le champ politique, privant l’unité syndicale et la mobilisation populaire d’un débouché politique. Il propose dans cet article d’en tirer les enseignements pour co-construire une nouvelle hégémonie au service d’un véritable projet d’émancipation.

Articuler revendications professionnelles et horizon politique. Le défi du syndicalisme de lutte

Après un rappel des différentes conceptions de l’indépendance syndicale et de l’histoire des relations entre la CGT et le PCF, Laurent Frajerman questionne la politisation du syndicalisme comme réponse à son affaiblissement et moyen de le redynamiser. Face aux tendances lourdes que sont la domination des syndicats modérés majoritaires dans le secteur privé, et l’expression des salariés qui dans les enquêtes plaident pour que les syndicats se concentrent sur les revendications professionnelles, l’intervention des syndicats dans le champ politique comporte selon lui des risques de division, de radicalisation et de fragilisation. L’auteur préconise au contraire l’autolimitation du syndicalisme pour préserver les cadres communs contre l’atomisation ambiante.

Juin 2025

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Restructurations et dépolitisation par le bas du syndicalisme

On aborde généralement la dépolitisation du syndicalisme à l’aune de l’érosion des liens entre les directions confédérales et les partis de gauche. Depuis les années 1990, l’indépendance vis-à-vis des partis et la prise de distance avec le champ politique se sont en effet imposées comme un dénominateur commun des discours et de l’action des principales organisations syndicales. Dans l’esprit des dirigeants confédéraux, l’obtention de compromis et d’avancées immédiatement favorables aux salariés serait désormais à rechercher du côté des dispositifs de la « démocratie sociale » (la négociation collective, le paritarisme), et ce indépendamment du contexte politique plus général. Cette réaffirmation confédérale d’une autonomie syndicale mérite toutefois d’être envisagée dans ses articulations avec les évolutions du rapport à l’action syndicale des militants « ordinaires » dans les entreprises et les administrations. C’est l’objectif de cet article, dans lequel Pierre Rouxel s’appuie sur une enquête comparative sur les mutations du syndicalisme dans l’industrie, menée notamment auprès de syndicats CGT de la métallurgie et du papier-carton.

Génocide

Il y a des mots qui, non seulement possèdent une définition dans les dictionnaires usuels, mais qui sont de plus définis par le droit, national ou international. Dans ce dernier cas, on trouve des mots comme « prisonnier de guerre », « crimes de guerre » ou « génocide ».

Un migrant ou une fusée. Des mots pour dire la migration

Dans le champ sémantique et social de la langue française, on trouve de nombreuses expressions linguistiques qui renvoient à différents statuts et à différentes définitions des personnes qui migrent. Retour sur certaines de ces définitions.

Mai 2025

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Prétendre intégrer pour pouvoir expulser

Billet de Philippe Blanchet, invité de Josiane Boutet. La notion d’intégration, et surtout d’intégration linguistique ou de « langue d’intégration », est devenue d’un usage fréquent à propos des personnes dites immigrées. Il s’agit de l’un des éléments du contrat administratif conditionnant l’autorisation au séjour long des étrangers hors UE sur le territoire.