big data

Les méthodes informatiques de calcul – souvent appelées « algorithmes » – alimentent le fonctionnement de dispositifs ordinaires. Moteurs de recherche, réseaux sociaux, systèmes de surveillance, plateforme d’achats en ligne : qu’on le veuille ou non, nous ne cessons d’interagir avec ces systèmes numériques ainsi qu’avec les algorithmes qui fondent leurs mécanismes internes. Comment reprendre la main sur ces entités souvent présentées (à raison) comme opaques, arbitraires et vectrices d’inégalités ? En se basant sur les résultats d’enquêtes ethnographiques récentes, Florian Jaton propose de se focaliser sur les bases de données référentielles – souvent appelées ground truth – qui sont au fondement du travail de construction algorithmique.

La croissance exponentielle du numérique et de son empreinte carbone nous mène-t-elle dans l’impasse ? Si des avancées technologiques promettent un numérique plus sobre, les applications concrètes sont encore peu nombreuses. Pour Sylvain Delaitre, il est donc urgent de limiter l’inflation des données, la production effrénée et très polluante de matériels électroniques et de replacer les enjeux technologiques et industriels associés dans le cadre de la délibération démocratique. L’implication des salariés, des scientifiques, des usagers citoyens dans les prises de décision stratégique permettrait de reconstruire des filières industrielles de technologies de pointe en phase avec les besoins humains et environnementaux.

L’essor des technologies numériques participe de la transformation actuelle du capitalisme. Les structures de l’économie des plateformes et la segmentation des grandes firmes en unités autonomes interdépendantes procèdent d’un même modèle réticulaire d’organisation et de transmission de l’information. Dans cet article, Maxime Ouellet montre les liens entre le développement technique des algorithmes et l’idéologie néolibérale. En appréhendant la technologie comme une forme d’objectivation des rapports sociaux, il dépeint comment la gouvernance algorithmique travaille à généraliser une rationalité purement économique en l’imposant au consommateur dans toutes les dimensions de sa vie.