Démocratie
Une révolution, c’est un changement radical. Mais, reste à en déterminer le sens. Quand on voit aujourd’hui, ce que l’on peut appeler, la contre-révolution conservatrice à l’œuvre aux États-Unis avec la victoire de Donald Trump, ou encore en Europe de l’Est et en Turquie, cette question du sens prend toute son importance.
Dans son livre à paraître, Le travail démocratique, Alexis Cukier questionne la possibilité d’un travail démocratique. Il ouvre des pistes visant à réfléchir aux formes concrètes que pourrait prendre un mode de production démocratique, dans lequel chaque travailleur-citoyen, et chaque collectif de travail, pourrait contribuer à parts égales au processus de démocratisation de la société. Il a autorisé Silo à en publier un extrait.
Expression de la crise politique qui couve depuis longtemps, cette séquence électorale a été marquée par l’exacerbation de la règle d’or » de la Ve République selon laquelle la présidentielle est un rendez-vous entre un homme et le peuple et par un record d’abstentions aux législatives. Emmanuel Macron va avoir une pratique XXL de la Ve République comme en témoignent ces premiers mois de mandat. La question de savoir comment faire grandir l’idée et le projet d’une VIe République sociale, citoyenne et participative est posée.
Restituer une dimension œuvrière aux relations humaines implique de penser la vie des individus et le vivre-ensemble comme des œuvres d’art. Pour Roland Gori, la fonction sociale de l’art est primordiale. Elle peut nous sauver de l’utilitarisme moral qui prédomine aujourd’hui avec la financiarisation de l’ensemble des activités humaines. La crise de 2007/2008 a été un révélateur de l’imposture de ce système des valeurs.
Les « alternative facts » et les « fake news » se situent dans le registre de la propagande. Ils portent ainsi atteinte à l’argumentation politique et au débat d’idées qui sont à la base d’un régime démocratique. Comme Bertolt Brecht le préconisait, il est nécessaire de « lessiver les mots », c’est-à-dire de leur redonner leur sens réel et non celui que le pouvoir veut leur donner. Ce travail de « lessivage » est une action éminemment politique.
La question de savoir qui va payer les dépenses publiques est bien plus qu’une question technique. Elle implique de mettre en évidence les présupposés contestables qu’elle sous-tend. Au lieu d’être aveuglé par de fausses contraintes financières, il est impératif de réorienter l’argent et d’investir pour déclencher une dynamique d’évolution économique respectueuse de l’humain, de l’environnement et des principes démocratiques.
Le risque politique n’est autre que la mise en forme, plus ou moins objective et quantifiée, de l’horizon d’attentes d’un public particulier : celui des investisseurs financiers. La circulation dans l’espace public de la thématique du risque politique sous une forme banalisée et évidente tend à effacer les traces sociales des préoccupations bien particulières des investisseurs pour transformer leurs opinions, leurs espérances, et les éventuelles anticipations de profit ou de désagrément qu’ils projettent sur telle ou telle offre du jeu politique, en « valeurs universelles » de nos démocraties.





