égalité des chances
S’il est peu question de consommation dans la déclaration adoptée par la Conférence générale de l’Organisation internationale du Travail (OIT) – une seule occurrence – il nous a pourtant semblé opportun de la republier ici. Non pas simplement pour déplorer la désuétude de ses principes, battus en brèche par la montée en puissance des dynamiques actionnariales au sein des entreprises, mais pour souligner l’importance des enjeux indissociables que recoupe le problème de la consommation, à commencer par celui du travail.
En revenant sur les raisons qui expliquent les inégalités massives de cheminement scolaire, Marie Duru-Bellat montre que l’école, loin de jouer un rôle d’arbitre neutre dans la sélection des plus « méritants », renforce par ses verdicts, structures et pratiques pédagogiques les inégalités. Au total, c’est la question de la légitimité du fonctionnement méritocratique qui est posée.
Le fait que l’ensemble d’une classe d’âge aille à l’école à temps plein est récent à l’échelle historique. Avant cette conquête sociale majeure, les enfants des classes favorisées, et plus particulièrement les garçons, recevaient une éducation soit par des précepteurs, soit dans des établissements souvent confessionnels. Tel n’était pas le cas pour les enfants des autres catégories sociales, à l’exception des rudiments d’instruction par l’enseignement du catéchisme, en complément de l’éducation diffuse reçue dans le cadre familial et sociétal, puis dans l’apprentissage d’un métier.