retraite

Sortir du mythe du vieillissement démographique pour inventer une société à quatre ou cinq générations

Contrairement aux idées reçues, l’allongement de l’espérance de vie n’a pas engendré un vieillissement de la population, mais un léger « rajeunissement » tout simplement parce que l’on devient « vieux » plus tard et non plus longtemps. En effet, Christian Heslon nous enseigne qu’à chaque fois que la vie s’allonge, ce n’est pas de la vieillesse qui s’ajoute à la vieillesse, mais de nouveaux âges de la vie qui apparaissent. Il en décompte sept et nous invite à inventer un nouveau rythme prenant en compte les enjeux intergénérationnels et permettant à chacun de trouver simultanément place et utilité sociale à chaque âge de sa vie.

La retraite, un nouveau départ

Expérience de passage, la retraite est une étape de notre développement à la fois déstabilisante, mais aussi épanouissante et attrayante, car elle permet de libérer du temps pour partager, échanger ou profiter des plaisirs de la vie. Revenant sur cette dimension existentielle de la retraite, Catherine Bergeret-Amselek insiste aussi sur le rôle pivot des baby-boomers qui constituent bien souvent la clé de voûte de l’équilibre familial tout en étant les acteurs de la transmission générationnelle ; autant de rappels bienvenus pour faire tomber les tabous et les idées reçues sur la vieillesse.

La notion de vieillissement de la population? Une représentation négative de l’allongement de la vie

Répondant à des préoccupations natalistes, Alfred Sauvy construit la notion de « vieillissement de la population » à la fin des années 1920 pour frapper les esprits. Popularisée dans les années 1940, elle alimentera une conception dramatisée des évolutions démographiques. Christophe Capuano revient sur l’histoire de cette expression et explicite, tout en les déconstruisant, les représentations négatives, erreurs et confusions qu’elle charrie.

Grèce 2018: Le désastre néolibéral de la protection sociale et sanitaire

La prétendue amélioration de la situation sociale et sanitaire en Grèce est une fiction du gouvernement grec, des institutions européennes et des médias dominants. La poursuite de l’application des recettes néolibérales mène à la faillite de l’État social et à la pérennisation de la précarité. Emmanuel Kosadinos nous dresse un bilan de la situation dans ce laboratoire européen du néolibéralime et incite, l’ensemble des pays européens, à en tirer les leçons.

Discours d’Ambroise Croizat devant l’Assemblée nationale constituante (8 août 1946)

Au cours des débats devant la seconde Assemblée constituante élue le 2 juin 1946, Ambroise Croizat, Ministre du Travail et de la Sécurité sociale, prononce un discours sur l’application de la loi sur la Sécurité sociale.

Enjeux du vieillissement et sécurité sociale

S’il est signe d’une amélioration globale des conditions de vie, le vieillissement de la population pose aussi un défi à notre société si l’objectif est de permettre à l’ensemble des personnes en perte d’autonomie de pouvoir vivre dans de bonnes conditions. Contestant l’affirmation selon laquelle « nous n’aurions pas les moyens », Michel Limousin soutient la création d’un véritable service public pour les personnes âgées dont il précise les contours. Il indique également les différents leviers que nous pouvons mobiliser pour trouver les financements à la hauteur des besoins et des enjeux.

«La généralisation de la protection sociale n’est pas un luxe dépassé ou inaccessible»

Entretien avec Bernard Thibault.
Atteindre l’objectif fixé par les Nations-Unies de rendre effectif un droit à la protection sociale pour tous à l’horizon 2030 implique un changement majeur dans les choix politiques qui prévalent aujourd’hui. Bernard Thibault rappelle les différents obstacles structurels à cette généralisation (mise en concurrence des travailleurs à l’échelle internationale, approche purement marchande sous contrainte de rentabilité et conception des dépenses de protection sociale comme un fardeau). Il souligne leur rôle dans l’augmentation de la pauvreté et des situations conflictuelles générées par la misère. Il affirme que la généralisation de l’accès à la protection sociale est possible autant que nécessaire, mais qu’elle implique des choix politiques dont il précise les contours et les lignes d’action.