austérité

Mercredi 30 novembre 2022
L’hôpital a été au cœur de la tourmente pendant la pandémie. Lits saturés, personnels épuisés : le coût de la gestion comptable et du New Management, l’État défaillant se paient cash. La transformation de l’hôpital en une entreprise comme les autres s’effectue au mépris des valeurs portées par le personnel hospitalier et de la réponse aux besoins. En première ligne, les soignant-e-s ont pourtant assuré. La pandémie n’a pas été l’occasion de passer à l’acte pour imaginer le service public du XXIe siècle. Comment changer la donne et retrouver le sens du soin? Avec quelles mobilisations ?

En s’appuyant sur les exemples de la région Hauts de France et de la Métropole européenne de Lille, ils nous dressent un état des lieux des réformes territoriales basées sur l’austérité et la compétitivité. Entre les suppressions de postes, les dégradations des conditions de travail, le renforcement du modèle hiérarchique ou encore la perte de sens et de valeurs, la souffrance au travail des agents territoriaux explose et la qualité du service diminue.

Dix économistes ont publié une tribune dans Libération le 8 mars 2017 pour défendre l’idée de créer une monnaie complémentaire à l’euro, adossée aux recettes fiscales à venir, afin d’injecter de la liquidité. Il ne s’agit donc pas d’émettre une monnaie ayant cours légal, mais de proposer des titres de crédit permettant de financer les services publics et de mettre fin aux politiques d’austérité actuelles qui menacent le projet européen lui-même.

Résultat de choix politiques, l’existence du marché de la dette publique est un élément fondamental de la domination des marchés financiers devenus arbitres des équilibres budgétaires dans les pays de l’Union européenne. Il est nécessaire de sortir de cette emprise et de faire de la politique monétaire l’objet de débats et de décisions démocratiques.

Réduire la dette publique est affiché comme un objectif majeur justifiant les politiques d’austérité et la régression sociale. Il est urgent et salutaire de remettre en cause un dogme jamais validé par les faits et de fonder le développement de nos sociétés sur la réponse aux besoins sociaux et environnementaux.

Pour les économistes du Parti de la gauche européenne, de nouveaux moyens financiers et démocratiques doivent être utilisés pour rompre avec l’Union européenne actuelle et proposer un nouveau projet européen fondé sur les intérêts des peuples et le respect de leur souveraineté. L’économie de l’Union européenne a besoin d’une réorientation sociale et productive dans la solidarité pour sortir de la crise économique, sociale et environnementale dans laquelle elle est plongée.

Loin d’être un problème qui serait spécifiquement français, les déficits publics sont la norme dans les pays développés et sont légitimes pour financer les investissements publics et soutenir l’activité. Induisant des déséquilibres structurels, le capitalisme financier est le premier responsable du gonflement de la dette. Il est donc vain de chercher à la réduire sans remédier à ces déséquilibres.