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Le fonctionnement qui nous apparaît souvent mystérieux de l’informatique brasse son lot de représentations fantasmées et éthérées. Quoi de plus nébuleux que le « cloud computing » (informatique en nuage, en québécois) pour susciter une impression flottante d’apesanteur et de légèreté, à distance des mines d’extraction de silicium et des salles de serveurs lourdement climatisées ? Culpabilisés et mal-informés des conséquences d’une consommation de biens et de services numériques qu’ils n’ont pas toujours choisie, les citoyens n’en demeurent pas moins constamment incités à plus de consommation numérique. Fabrice Flipo réoriente notre regard en posant la question du gain réel de cette révolution industrielle. Les profits nouveaux que suscite une gestion plus efficiente des ressources alimentent une offre plus diversifiée de produits, donc de nouveaux besoins, entretenant ainsi une croissance économique néfaste pour la planète.
Concept politique recouvrant des réalités idéologiques diverses, l’extractivisme interroge les formes et moyens d’exploitation des ressources naturelles. Corrélée à l’industrialisation, multipliée par trois depuis 1970, notre consommation de matières résultant de l’extraction s’accélère aggravant l’empreinte carbone, les disparités entre les pays et au sein d’un même territoire. Fabrice Flipo revient sur les inégalités d’un système d’exploitation qu’il est urgent de changer.
En cherchant à rompre avec l’organisation et l’imaginaire capitalistes, le Bien Vivre constitue une alternative à la crise civilisationnelle que nous vivons et peut être un vecteur pour révolutionner la société. Objet d’interprétations diverses, il peut s’adapter à des contextes variés et proposer ainsi différents chemins d’émancipation.
Si la volonté de baisser le niveau d’endettement public est légitime, le meilleur moyen d’y parvenir n’est pas l’austérité, mais une organisation de la mutualisation partielle et de la restructuration de cette dette au niveau de la zone euro. Dans tous les cas, l’obsession du désendettement public ne doit pas empêcher la conversion écologique des économies pour s’attaquer à la principale dette actuelle : la dette écologique.
La question de savoir qui va payer les dépenses publiques est bien plus qu’une question technique. Elle implique de mettre en évidence les présupposés contestables qu’elle sous-tend. Au lieu d’être aveuglé par de fausses contraintes financières, il est impératif de réorienter l’argent et d’investir pour déclencher une dynamique d’évolution économique respectueuse de l’humain, de l’environnement et des principes démocratiques.