protection sociale
Dans cet article, Catherine Mills dresse l’ébauche d’une alternative possible à l’Europe ultra libérale que nous connaissons actuellement.
Les effets de l’épidémie et surtout sa gestion en Italie ont de fortes implications en termes d’inégalités sociales. Certains groupes sociaux souffrent particulièrement de cette situation. Leur souffrance peut venir du confinement qui empêche de circuler et de travailler, mais aussi de devoir travailler dans de nouvelles conditions, plus difficiles et plus dangereuses. Dans cet article, Enrico Pugliese aborde les effets de l’épidémie sur les travailleurs précaires, ceux qui ont un contrat de travail et ceux qui travaillent illégalement. En Italie comme dans le reste de l’Europe, ce sont le plus souvent les immigrés qui sont les plus touchés par cette précarité.
Alors que les répercussions sociales de la crise liée au Covid-19 s’annoncent catastrophiques à l’échelle mondiale, Bernard Thibault nous invite à nous rappeler les leçons de l’histoire largement admises après la Seconde Guerre mondiale : ne pas s’occuper de la misère ou de la précarité à un endroit de la planète, c’est prendre un risque pour la prospérité de tous. Après avoir dressé un panorama de la situation, il insiste sur l’urgence d’instaurer un droit fondamental et effectif à la protection sociale pour tous les peuples.
L’Afrique, au plan démographique, est caractérisée par une forte croissance et sa jeunesse. Cela résulte de la baisse de la mortalité et de l’augmentation de l’espérance de vie à la naissance. Ces phénomènes ont pour conséquence la croissance du nombre de personnes de plus de 60 ans. Félix Atchadé revient sur les besoins spécifiques de cette frange de la population auxquels seront confrontés les systèmes de santé et de protection sociale dans les années et décennies à venir.
Contrairement à ce que prétendent les thèses libérales, la Sécurité sociale a un rôle économique majeur, nous rappelle Nathalie Coutinet. Grâce à sa fonction de redistribution des richesses, elle maintient un certain niveau de pouvoir d’achat pour tous. Par ailleurs, le remboursement des soins et des médicaments permet de financer l’amélioration de la santé du plus grand nombre, tandis que les prestations familiales participent au dynamisme de la natalité. Malgré ses effets bénéfiques, la sécurité sociale fait l’objet d’attaques récurrentes depuis une trentaine d’années, au prétendu motif qu’elle serait à l’origine des difficultés économiques de notre pays.
La diffusion des technologies numériques modifie considérablement le monde du travail depuis plusieurs décennies. L’économie de plateforme, en multipliant l’auto-entrepreneuriat, entraîne une réduction des contributions au financement de la protection sociale. Elle conduit également à un transfert des risques économiques et professionnels sur ces travailleurs « indépendants » qui connaissent, de surcroît, une diminution de leurs droits sociaux. Plus généralement, l’augmentation de la précarité et du sentiment d’insécurité concerne tous les travailleurs. Jean-Luc Molins revient sur ces évolutions et présente quelques propositions visant à assurer une protection sociale et juridique à la hauteur des besoins afin de construire un cadre de travail émancipateur.
Pour trouver les voies de l’émancipation des travailleur-se-s, il est nécessaire de partir de leurs besoins et de concevoir un mode de société où la répartition des richesses produites par leur travail y répond de manière pleine et entière.
Pour définir « le travail », c’est l’ensemble des rapports sociaux que nous devons saisir et questionner. Et, autour de la thèse de la « centralité du travail », se posent des questions décisives pour comprendre et transformer la société. A l’heure où les frontières séparant travail et non-travail semblent devenir toujours plus indistinctes, définir le travail constitue plus que jamais un enjeu politique de première importance.