Information, conflits de perceptions et pouvoir d’agir

La réalité politique nationale et l’espace-temps numérique mondial constituent deux cadres d’existence dans lesquels nous évoluons simultanément et qui entrent en confrontation. Or, si les potentialités émancipatrices existent, la reproduction de formes de domination et d’inégalités est aujourd’hui au cœur de l’information qui prend une place centrale dans ces deux espaces. Julien Chandelier nous invite ainsi à regarder en face la réalité du pouvoir et interroge notre capacité à agir à l’intérieur de ces mondes contradictoires.

Alice Brites Osorio, broderie, "Les fondements des droits de la nature".

La reconnaissance des droits de la nature: un nouveau paradigme

Depuis 2008, grâce à la Constitution Equatorienne de Montecristi, se développe une nouvelle étape pour le constitutionnalisme latino-américain. Partant de l’idée que l’humain doit être en harmonie avec la nature pour bien vivre, celui-ci fait de la nature un sujet de droit placé au même niveau que la vie humaine. Cette reconnaissance transforme en profondeur les conceptions juridiques dominantes et se diffuse à travers le monde. Alice Brites Osorio revient sur les fondements de ce changement de paradigme qui conduit à faire du respect de la nature, de l’ancien, du pluriel et du féminin le principe du renouvellement du droit.  

«Jacobins», «jacobinisme» ou les fausses évidences du passé révolutionnaire. Quelques considérations à l’usage d’aujourd’hui (II)

Assimiler le jacobinisme à une centralisation « coupable et inefficace » est devenu un lieu commun du débat politique français. Il est d’usage de l’opposer à une « bonne et vertueuse » décentralisation girondine. Or, le fond réel de l’affrontement de ces deux courants de républicanisme révolutionnaire s’est principalement construit autour de l’acceptation ou du refus du poids du mouvement populaire parisien dans la vie politique nationale, et non autour de l’acceptation ou du refus de Paris comme lieu unique de la fabrique de la loi commune de la République, nous rappelle Côme Simien. Il souligne que le jacobinisme est une structure de socialibilité politique d’une ampleur inédite pour l’époque.

«Jacobins», «jacobinisme» ou les fausses évidences du passé révolutionnaire. Quelques considérations à l’usage d’aujourd’hui (I)

Assimiler le jacobinisme à une centralisation « coupable et inefficace » est devenu un lieu commun du débat politique français. Il est d’usage de l’opposer à une « bonne et vertueuse » décentralisation girondine. Or, le fond réel de l’affrontement de ces deux courants de républicanisme révolutionnaire s’est principalement construit autour de l’acceptation ou du refus du poids du mouvement populaire parisien dans la vie politique nationale, et non autour de l’acceptation ou du refus de Paris comme lieu unique de la fabrique de la loi commune de la République, nous rappelle Côme Simien. Il souligne que le jacobinisme est une structure de socialibilité politique d’une ampleur inédite pour l’époque.

La Convention citoyenne pour le climat: la politique climatique entre démocratie directe et dépolitisation

Le 21 juin, la Convention citoyenne pour le climat a soumis ses 150 recommandations au président français, proposant des mesures pour réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990, conformément à l’accord de Paris que la France a signé à la COP21 en 2015. La création de cette convention et les résultats obtenus peuvent être considérés comme un événement historique en soi. Tandis que la convention et son rapport final sont à la fois le résultat et une réaction au mouvement des gilets jaunes, la manière dont elle a été abordée et négociée montre, pour Nessim Achouche, une volonté de dépolitiser la problématique du changement climatique.

La communauté internationale confrontée au défi de la conservation de la biodiversité marine: quel rôle pour le droit international?

Depuis la conférence de Rio sur l’environnement et le développement et l’adoption de la Convention sur la diversité biologique en 1992, l’humanité affirme régulièrement l’impérieuse nécessité de préserver les écosystèmes grâce à une coopération entre États, une action globale, collective et universelle. Malgré de nombreux obstacles à l’application des règles, mais face à l’accélération de la sixième extinction de masse, le droit international y joue un rôle accru. Pour Pascale Ricard, à travers l’expansion lente mais prometteuse du contentieux international environnemental, les recours engagés contre les entreprises et les États et les divers processus sous l’égide de l’ONU, de nouvelles normes adaptées aux défis actuels se construisent progressivement.

Régénérons l’idée du progrès

Alors que les conditions de survie de l’humanité sont en jeu, nous avons besoin d’enclencher une nouvelle ère dépassant les systèmes extractifs dominants et faisant de l’économie le moteur d’une nouvelle relation entre la Terre et l’humain. Aujourd’hui, une multitude de pratiques nouvelles montre que l’économie peut respecter les capacités régénératrices des ressources naturelles tout en permettant l’innovation et l’évolution humaine ; que l’humain peut devenir co-créateur, avec toutes les espèces vivantes, des équilibres planétaires et constructeur de son équilibre social. Retour avec Isabelle Delannoy sur ces nouvelles formes de production et d’organisation et sur les principes communs qui les sous-tendent. Leur mise en synergie peut provoquer la transformation globale que nous cherchons.

Révolution écologique et changement de civilisation

La révolution écologique nécessaire pour assurer l’avenir de l’humanité constitue un véritable changement de civilisation. Elle est globale car elle interagit avec nos visions du monde et de l’avenir. Elle est transversale car elle touche à toutes les dimensions de la vie en société. Elle participe d’une révolution anthropologique en cours. Cela permet de comprendre l’existence et l’importance des multiples débats et controverses dont elle est l’objet autour des rapports entre l’écologique et le social, la place de la démocratie ou encore la nécessité d’opérer des avancées majeures dans la voie d’un développement humain post-capitaliste.

L’énergie au centre des choix

La crise climatique et écologique trouve l’une de ses sources dans l’usage massif des énergies fossiles. Les choix possibles pour en diminuer les menaces s’organisent autour de la décarbonation et de la sobriété, dans des dimensions révolutionnaires. Pour Sylvestre Huet, ces choix possibles sont, pour la France, d’autant plus contraints par l’équation énergétique mondiale qu’elle importe presque 100% des hydrocarbures qu’elle consomme.

Transition écologique: Marx avait (presque) tout prévu

L’enfer, dit-on, est pavé de bonnes intentions. La transition écologique aussi. S’il se trouve un large consensus pour dépeindre de mots creux le “monde de demain”, les ennuis commencent dès qu’il s’agit de définir les objectifs précis, les moyens nécessaires, et qui paiera. Pour l’instant, c’est le libéralisme qui a la main. Mais à l’évidence, il nous conduit dans l’impasse. Alain Tournebise nous propose un retour à l’analyse marxiste pour nous en convaincre.