Débats et alternatives

Cet espace vise à rendre compte du mouvement et de la confrontation des idées. Les contributions doivent permettre d’approfondir ou de présenter une thématique en lien avec une actualité politique, sociale, économique ou encore scientifique. À titre d’illustration, les contributeurs peuvent présenter une opinion argumentée, un état des lieux d’une question ou d’une recherche scientifique ou encore les enjeux d’une controverse.
Il existe des sous-rubriques qui peuvent varier en fonction des dossiers :
des repères afin de situer et d’éclairer la thématique (focus, chronologie, définitions, chiffres clés, etc.) ;
des pensées et pratiques alternatives car notre ambition ne se résume pas à décrire l’ordre des choses, mais également penser et faire connaitre des transformations progressistes;
des expériences étrangères afin de s’interroger sur les mouvements de convergences et de divergences entre les différents pays.

Le soutien scolaire marchand: un produit dopant dans un cadre concurrentiel

Si le soutien scolaire tarifé n’est pas une pratique nouvelle, le développement d’organismes marchands offrant des services déclarés, standardisés et contrôlés de soutien individuel ou en petits groupes est une évolution récente dont l’enjeu ne doit pas être sous-estimé. Dans un contexte d’accentuation de la compétition scolaire, l’angoisse est le premier moteur du recours à ce service pour les familles qui en ont les moyens et qui cherchent à convertir des ressources économiques en titres scolaires…

L’école commune

De la suppression de la mise en concurrence des élèves à la disparition de la différenciation des parcours scolaires en passant par la transmission d’une culture commune « polytechnique » jusqu’à 18 ans, la création d’un « lycée unique » ou encore la reprise en main par les enseignants de leur métier, Jean-Pierre Terrail nous présente ici les traits généraux des propositions du Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire (GRDS) pour une « école commune ».

Pour l’école commune jusqu’à 18 ans!

Pour favoriser une plus grande égalité dans l’accès aux diplômes, sortir d’une politique de tri des élèves et assurer un niveau de formation global plus satisfaisant, Alain Beitone propose d’augmenter la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans afin de permettre à 100 % d’une classe d’âge d’obtenir le baccalauréat. Cette « révolution culturelle » implique des changements de structures et de pratiques d’enseignement.

La menace des notes

L’utilité des notes fait l’objet d’un consensus largement partagé. Fabrizio Butera passe ici en revue les quatre présupposés – ou les quatre M – qui fondent l’argumentaire le plus souvent utilisé pour soutenir cette croyance : mesure, marché, mérite et motivation. En s’appuyant sur les résultats de la recherche scientifique qui existent à ce propos, il déconstruit chacun d’entre eux en montrant qu’ils ne trouvent aucun étayage empirique…

La carte scolaire ou l’entretien étatique des inégalités de scolarisation

En interrogeant l’enjeu de la mixité, Lorenzo Barrault-Stella met en évidence les ressorts d’une politique publique qui, si elle permet d’organiser la scolarisation, structure et légitime la capacité des mieux dotés à s’accommoder des contraintes étatiques et ne prend pas véritablement en compte les ségrégations socio-spatiales et ethno-raciales pré-existantes.

Entre compétences et compétition: l’École sacrifiée à la crise du Capital

Nico Hirtt revient ici sur les politiques éducatives adoptées par les pays membres de l’OCDE pour transformer le système scolaire en une machine à même de produire des travailleurs et des consommateurs flexibles et dociles.

«Les héritiers» de Bourdieu et Passeron: une analyse d’une grande actualité

“Les Héritiers” remettait en cause le consensus idéologique selon lequel l’école récompense le seul mérite des élèves, indépendamment de leur milieu socio-culturel. Après avoir replacé cet ouvrage dans son contexte, Patrick Champagne en résume la démarche, les faits établis et l’explication sociologique donnée par ses auteurs.

Se désintoxiquer de la CAME…

L’acronyme CAME désigne la compétitivité, l’attractivité, la métropolisation et l’excellence, attributs qui seraient l’apanage des métropoles, et qui justifient nombre de politiques publiques visant à renforcer leur visibilité et leur attractivité. Quant aux périphéries, elles devraient devenir complémentaires des métropoles. Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti déconstruisent chacun des composants de la mythologie CAME et esquissent une autre façon de raconter les évolutions en cours. Plutôt que le tout-métropole, ils nous invitent à penser les enjeux auxquels les territoires doivent faire face en fonction de leurs spécificités.

Gentrification: la machine à déposséder

Mathieu Van Criekingen revient sur le sens du concept de gentrification et sur sa pertinence pour objectiver les rapports de force sociaux qui conduisent la fabrique urbaine contemporaine. Penser une alternative à ce phénomène de plus en plus massif implique de remettre en cause ces rapports de force et de reconnaître le caractère profondément politique de la production de la ville.

Les métropoles à l’agenda institutionnel

Inscrite dans l’ordre juridique national dans les années 2010, la catégorie de « métropole » n’est pourtant pas nouvelle. D’un outil d’aménagement du territoire, elle est devenue le symbole d’une politique de compétition territoriale et d’une croyance selon laquelle la croissance se joue dans les grandes villes. Dans cet esprit, il faudrait leur accorder des moyens adéquats pour rivaliser avec des territoires concurrents à l’échelle mondiale. Stéphane Cadiou revient sur la construction de cette catégorie de « métropole » et sur la complexité de son statut juridique ; complexité problématique tant les politiques publiques transférées sont importantes et touchent au quotidien des citoyens.