La menace des notes

L’utilité des notes fait l’objet d’un consensus largement partagé. Fabrizio Butera passe ici en revue les quatre présupposés – ou les quatre M – qui fondent l’argumentaire le plus souvent utilisé pour soutenir cette croyance : mesure, marché, mérite et motivation. En s’appuyant sur les résultats de la recherche scientifique qui existent à ce propos, il déconstruit chacun d’entre eux en montrant qu’ils ne trouvent aucun étayage empirique…

La carte scolaire ou l’entretien étatique des inégalités de scolarisation

En interrogeant l’enjeu de la mixité, Lorenzo Barrault-Stella met en évidence les ressorts d’une politique publique qui, si elle permet d’organiser la scolarisation, structure et légitime la capacité des mieux dotés à s’accommoder des contraintes étatiques et ne prend pas véritablement en compte les ségrégations socio-spatiales et ethno-raciales pré-existantes.

École : un enjeu structurant

Le fait que l’ensemble d’une classe d’âge aille à l’école à temps plein est récent à l’échelle historique. Avant cette conquête sociale majeure, les enfants des classes favorisées, et plus particulièrement les garçons, recevaient une éducation soit par des précepteurs, soit dans des établissements souvent confessionnels. Tel n’était pas le cas pour les enfants des autres catégories sociales, à l’exception des rudiments d’instruction par l’enseignement du catéchisme, en complément de l’éducation diffuse reçue dans le cadre familial et sociétal, puis dans l’apprentissage d’un métier.

Entre compétences et compétition: l’École sacrifiée à la crise du Capital

Nico Hirtt revient ici sur les politiques éducatives adoptées par les pays membres de l’OCDE pour transformer le système scolaire en une machine à même de produire des travailleurs et des consommateurs flexibles et dociles.

«Les héritiers» de Bourdieu et Passeron: une analyse d’une grande actualité

“Les Héritiers” remettait en cause le consensus idéologique selon lequel l’école récompense le seul mérite des élèves, indépendamment de leur milieu socio-culturel. Après avoir replacé cet ouvrage dans son contexte, Patrick Champagne en résume la démarche, les faits établis et l’explication sociologique donnée par ses auteurs.

Le modèle barcelonais: lumières et ombres

La forte mobilisation de la société civile, un espace public considéré comme l’une des clefs de la transformation urbaine, le volontarisme politique, une gauche hégémonique et les relations public/privé ont dessiné le « modèle Barcelone ». Mariona Tomàs revient sur ces différents ingrédients et sur leurs évolutions. Entre permanences et ruptures, elle interroge la pertinence de parler encore de modèle barcelonais.

Approche matérielle et gouvernement de fait (Quelques commentaires autour du livre. «Métropoles en Méditerranée. Gouverner par les rentes»)

Ce livre présente les cas de Beyrouth, du Caire, d’Alger et d’Istanbul. Partant de la matérialité de la ville, il s’interroge sur la manière dont chacune de ces métropoles est produite comme sur les protagonistes engagés dans ces processus, et plus spécifiquement sur le comportement des élites et les buts qu’elles se fixent.

Bombay

Avec ses 22 millions d’habitants, la métropole indienne, rebaptisée aujourd’hui Mumbai, réinvente son espace urbain au rythme des migrations intérieures et des mutations économiques. Portrait par Olivier Da Lage de cette métropole toujours à la recherche d’espace pour une population toujours croissante.

Quelles villes pour demain?

L’évolution de la réalité urbaine vers la constitution de métropoles qui jouent un rôle de plus en plus important dans la structuration de l’espace est devenue un phénomène majeur en France comme dans le monde. Ce processus pose de multiples questions allant de l’équilibre des différents territoires jusqu’à la réponse aux défis environnementaux en passant par la transformation des processus de prise de décisions au regard de l’enjeu démocratique. Ce dossier de Silomag a pour ambition de présenter quelques-unes des principales thématiques en débat en donnant la parole à des architectes, des élus, des universitaires ainsi qu’à des acteurs associatifs et syndicaux

Se désintoxiquer de la CAME…

L’acronyme CAME désigne la compétitivité, l’attractivité, la métropolisation et l’excellence, attributs qui seraient l’apanage des métropoles, et qui justifient nombre de politiques publiques visant à renforcer leur visibilité et leur attractivité. Quant aux périphéries, elles devraient devenir complémentaires des métropoles. Olivier Bouba-Olga et Michel Grossetti déconstruisent chacun des composants de la mythologie CAME et esquissent une autre façon de raconter les évolutions en cours. Plutôt que le tout-métropole, ils nous invitent à penser les enjeux auxquels les territoires doivent faire face en fonction de leurs spécificités.