5000 ans de dette comme arme de dépossession: briser les chaînes des dettes privées illégitimes (II)
Cette deuxième partie est consacrée aux dettes privées pendant l’ère capitaliste.
Si la volonté de baisser le niveau d’endettement public est légitime, le meilleur moyen d’y parvenir n’est pas l’austérité, mais une organisation de la mutualisation partielle et de la restructuration de cette dette au niveau de la zone euro. Dans tous les cas, l’obsession du désendettement public ne doit pas empêcher la conversion écologique des économies pour s’attaquer à la principale dette actuelle : la dette écologique.
Loin d’être un problème qui serait spécifiquement français, les déficits publics sont la norme dans les pays développés et sont légitimes pour financer les investissements publics et soutenir l’activité. Induisant des déséquilibres structurels, le capitalisme financier est le premier responsable du gonflement de la dette. Il est donc vain de chercher à la réduire sans remédier à ces déséquilibres.
L’édition française de Construire le peuple livre d’entretien entre Chantal Mouffe et Inigo Errejon – un des fondateurs et des plus brillants théoriciens de Podemos – donnera lieu à une floraison de commentaires si l’on en juge par l’écho qu’a rencontré la publication, il y a un an, de L’illusion du consensus.
La question de savoir qui va payer les dépenses publiques est bien plus qu’une question technique. Elle implique de mettre en évidence les présupposés contestables qu’elle sous-tend. Au lieu d’être aveuglé par de fausses contraintes financières, il est impératif de réorienter l’argent et d’investir pour déclencher une dynamique d’évolution économique respectueuse de l’humain, de l’environnement et des principes démocratiques.
Le risque politique n’est autre que la mise en forme, plus ou moins objective et quantifiée, de l’horizon d’attentes d’un public particulier : celui des investisseurs financiers. La circulation dans l’espace public de la thématique du risque politique sous une forme banalisée et évidente tend à effacer les traces sociales des préoccupations bien particulières des investisseurs pour transformer leurs opinions, leurs espérances, et les éventuelles anticipations de profit ou de désagrément qu’ils projettent sur telle ou telle offre du jeu politique, en « valeurs universelles » de nos démocraties.