retraite
Contrairement aux idées reçues, l’allongement de l’espérance de vie n’a pas engendré un vieillissement de la population, mais un léger « rajeunissement » tout simplement parce que l’on devient « vieux » plus tard et non plus longtemps. En effet, Christian Heslon nous enseigne qu’à chaque fois que la vie s’allonge, ce n’est pas de la vieillesse qui s’ajoute à la vieillesse, mais de nouveaux âges de la vie qui apparaissent. Il en décompte sept et nous invite à inventer un nouveau rythme prenant en compte les enjeux intergénérationnels et permettant à chacun de trouver simultanément place et utilité sociale à chaque âge de sa vie.
Expérience de passage, la retraite est une étape de notre développement à la fois déstabilisante, mais aussi épanouissante et attrayante, car elle permet de libérer du temps pour partager, échanger ou profiter des plaisirs de la vie. Revenant sur cette dimension existentielle de la retraite, Catherine Bergeret-Amselek insiste aussi sur le rôle pivot des baby-boomers qui constituent bien souvent la clé de voûte de l’équilibre familial tout en étant les acteurs de la transmission générationnelle ; autant de rappels bienvenus pour faire tomber les tabous et les idées reçues sur la vieillesse.
La notion de vieillissement de la population? Une représentation négative de l’allongement de la vie
Répondant à des préoccupations natalistes, Alfred Sauvy construit la notion de « vieillissement de la population » à la fin des années 1920 pour frapper les esprits. Popularisée dans les années 1940, elle alimentera une conception dramatisée des évolutions démographiques. Christophe Capuano revient sur l’histoire de cette expression et explicite, tout en les déconstruisant, les représentations négatives, erreurs et confusions qu’elle charrie.