Faire face à l’urgence écologique nécessite au-delà d’une transition, une toute autre organisation de l’économie, de la société, des rapports entre les peuples et les nations. Pour Denis Durand, l’enjeu social au cœur de ce défi impose d’investir dans l’emploi, la formation, la recherche et les services publics. Où trouver l’argent ? En affrontant la mondialisation financière à l’œuvre depuis 40 ans, en luttant pour imposer de nouveaux critères et une autre utilisation du pouvoir monétaire au travers d’un processus démocratique porté par les mobilisations sociales et concrétisé dans de nouvelles institutions.
Les montants à mobiliser pour affronter la reconstruction écologique – jusqu’à 100 milliards d’euros par an rien qu’en France – sont tels qu’ils nécessitent une remise en cause des fondements de nos politiques économiques et monétaires. Emprunter massivement, s’émanciper de certaines règles européennes, taxer la finance, instaurer une taxe carbone aux frontières, avoir recours à la création monétaire, annuler les dettes publiques détenues par la banque centrale en échange d’investissements verts. Pour Nicolas Dufrêne, ces outils sont les seuls à même de libérer l’action publique et de mettre les politiques économiques au service de la reconstruction écologique.