Quelques réflexions autour du «vieillissement de la population»

Alors que nous devrions nous réjouir de l’allongement de la vie et de la coexistence de quatre à cinq générations, cette réalité démographique est le plus souvent décrite sous une forme négative et alarmiste. Jérôme Pellissier rappelle que, derrière leur neutralité apparente, le critère de l’âge comme l’expression « vieillissement de la population » ont des usages politiques.

Un florilège des représentations modernes de l’âge et de la vieillesse

Pour la pensée occidentale contemporaine, la vieillesse serait un mal, une infirmité, voire une maladie qui aurait des effets préjudiciables pour l’avenir du pays. Pourtant, seuls 8 % des personnes de plus de 60 ans ont des incapacités importantes d’ordre physique ou cognitif. Bernard Ennuyer revient sur les origines de cette phobie démographique française et nous montre à quel point elle reste très actuelle. Il déconstruit les différents ressorts de cette représentation sociale en complet décalage avec la réalité et le vécu des personnes vieillissantes et nous invite à questionner l’âge comme catégorie de pensée.

Sortir du mythe du vieillissement démographique pour inventer une société à quatre ou cinq générations

Contrairement aux idées reçues, l’allongement de l’espérance de vie n’a pas engendré un vieillissement de la population, mais un léger « rajeunissement » tout simplement parce que l’on devient « vieux » plus tard et non plus longtemps. En effet, Christian Heslon nous enseigne qu’à chaque fois que la vie s’allonge, ce n’est pas de la vieillesse qui s’ajoute à la vieillesse, mais de nouveaux âges de la vie qui apparaissent. Il en décompte sept et nous invite à inventer un nouveau rythme prenant en compte les enjeux intergénérationnels et permettant à chacun de trouver simultanément place et utilité sociale à chaque âge de sa vie.

Rajeunir les idées sur la vieillesse. Introduction à la pensée de Lucien Sève (et extraits)

À rebours d’une conception naturaliste du cours de la vie au sein de laquelle la vieillesse se résumerait à un déclin, Lucien Sève propose de construire une conception historico-sociale de la « vieillesse ». Michel Maso introduit ici cette pensée riche et complexe qui contribue au rajeunissement des idées sur la vieillesse.

La retraite, un nouveau départ

Expérience de passage, la retraite est une étape de notre développement à la fois déstabilisante, mais aussi épanouissante et attrayante, car elle permet de libérer du temps pour partager, échanger ou profiter des plaisirs de la vie. Revenant sur cette dimension existentielle de la retraite, Catherine Bergeret-Amselek insiste aussi sur le rôle pivot des baby-boomers qui constituent bien souvent la clé de voûte de l’équilibre familial tout en étant les acteurs de la transmission générationnelle ; autant de rappels bienvenus pour faire tomber les tabous et les idées reçues sur la vieillesse.

La participation associative et le bénévolat des retraités: état des lieux

S’appuyant sur les résultats d’une enquête qu’il a dirigée en 2017, il nous propose un panorama des pratiques associatives et bénévoles des retraités. De leurs secteurs de prédilection à leurs caractéristiques sociodémographiques et socioprofessionnelles, ces données nous donnent de riches informations sur le profil de ces retraités et sur leurs domaines d’intervention. Si le bénévolat ne leur est pas spécifique, ils sont les gros pourvoyeurs de dons de temps. Reste à ne pas instrumentaliser leur utilité sociale indéniable pour pallier le désengagement de l’État.