Des «élèves» ou des «publics scolaires»?

L’expression « public scolaire » est de plus en plus utilisée en lieu et place du terme d’« élèves ». En revenant sur le sens conventionnel de cette expression qui renvoie à l’idée de destinataire et de spectateur, Josiane Boutet interroge cette évolution sémantique.

L’école commune

De la suppression de la mise en concurrence des élèves à la disparition de la différenciation des parcours scolaires en passant par la transmission d’une culture commune « polytechnique » jusqu’à 18 ans, la création d’un « lycée unique » ou encore la reprise en main par les enseignants de leur métier, Jean-Pierre Terrail nous présente ici les traits généraux des propositions du Groupe de recherche sur la démocratisation scolaire (GRDS) pour une « école commune ».

Pour l’école commune jusqu’à 18 ans!

Pour favoriser une plus grande égalité dans l’accès aux diplômes, sortir d’une politique de tri des élèves et assurer un niveau de formation global plus satisfaisant, Alain Beitone propose d’augmenter la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans afin de permettre à 100 % d’une classe d’âge d’obtenir le baccalauréat. Cette « révolution culturelle » implique des changements de structures et de pratiques d’enseignement.

La menace des notes

L’utilité des notes fait l’objet d’un consensus largement partagé. Fabrizio Butera passe ici en revue les quatre présupposés – ou les quatre M – qui fondent l’argumentaire le plus souvent utilisé pour soutenir cette croyance : mesure, marché, mérite et motivation. En s’appuyant sur les résultats de la recherche scientifique qui existent à ce propos, il déconstruit chacun d’entre eux en montrant qu’ils ne trouvent aucun étayage empirique…

La carte scolaire ou l’entretien étatique des inégalités de scolarisation

En interrogeant l’enjeu de la mixité, Lorenzo Barrault-Stella met en évidence les ressorts d’une politique publique qui, si elle permet d’organiser la scolarisation, structure et légitime la capacité des mieux dotés à s’accommoder des contraintes étatiques et ne prend pas véritablement en compte les ségrégations socio-spatiales et ethno-raciales pré-existantes.

École : un enjeu structurant

Le fait que l’ensemble d’une classe d’âge aille à l’école à temps plein est récent à l’échelle historique. Avant cette conquête sociale majeure, les enfants des classes favorisées, et plus particulièrement les garçons, recevaient une éducation soit par des précepteurs, soit dans des établissements souvent confessionnels. Tel n’était pas le cas pour les enfants des autres catégories sociales, à l’exception des rudiments d’instruction par l’enseignement du catéchisme, en complément de l’éducation diffuse reçue dans le cadre familial et sociétal, puis dans l’apprentissage d’un métier.

Entre compétences et compétition: l’École sacrifiée à la crise du Capital

Nico Hirtt revient ici sur les politiques éducatives adoptées par les pays membres de l’OCDE pour transformer le système scolaire en une machine à même de produire des travailleurs et des consommateurs flexibles et dociles.

«Les héritiers» de Bourdieu et Passeron: une analyse d’une grande actualité

“Les Héritiers” remettait en cause le consensus idéologique selon lequel l’école récompense le seul mérite des élèves, indépendamment de leur milieu socio-culturel. Après avoir replacé cet ouvrage dans son contexte, Patrick Champagne en résume la démarche, les faits établis et l’explication sociologique donnée par ses auteurs.

«La Sociale», filmer l’intérêt public

À travers le regard de l’un des derniers « poilus » de la Sécu, le film La Sociale revient, sur la création de notre système de sécurité sociale. Condensé d’émotions, éveilleur de conscience, outil d’éducation populaire unique, le film a soulevé l’enthousiasme autour de ce « vieux projet d’avenir » qu’est la Sécu. Jérémie Pottier-Grosman nous fait partager son expérience et nous explique à quel point les débats autour de ce film ont rendu compte de convictions communes, d’engagements à peine ensommeillés ne demandant qu’à renaître.

Les enjeux de la sécurité sociale chinoise au XXIe siècle 

À l’aube du XXIe siècle, la Chine a connu un essor économique sans précédent. Le système de Sécurité sociale chinois a dû s’adapter pour répondre à l’exode massif de ruraux vers les grandes villes et au mouvement migratoire constant d’une importante partie de la population. D’importants efforts ont été fournis dans ce sens, mais les contraintes liées à la topographie de ce pays immense et le vieillissement de la population posent un problème de financement de la couverture maladie et des retraites. Mélanie Atindéhou-Laporte revient sur cette construction progressive de la protection chinoise et sur ses enjeux contemporains.