Focus
Le retour d’un gouvernement taliban en Afghanistan présage un recul conséquent des droits des femmes dans le pays. Véronique Nahoum-Grappe interroge ici leur élimination de l’espace public et leur invisibilisation physique. L’autrice propose de définir comme crime contre l’humanité cette discrimination spécifique qui tend à éliminer toute action et présence des femmes des institutions et espaces publics, ce qui constitue une tentative d’élimination symbolique de leur identité de genre. Elle plaide pour une nécessaire conciliation des courants féministes, par-delà leurs oppositions théoriques, afin de soutenir les femmes afghanes.
Dans ce court extrait d’entretien, Christine Bard revient sur l’actualité des luttes féministes, pas si radicale qu’on se plaît à le ressasser (ou que d’autres le déplorent) au regard des mobilisations féministes passées, et souvent oubliées. Elle désapprouve notamment la cristallisation des médias sur les querelles qui divisent le mouvement féministe et fait l’éloge de la richesse des travaux américains qui ont pu nourrir, par leur importation, la recherche française.
Le 21 juin, la Convention citoyenne pour le climat a soumis ses 150 recommandations au président français, proposant des mesures pour réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990, conformément à l’accord de Paris que la France a signé à la COP21 en 2015. La création de cette convention et les résultats obtenus peuvent être considérés comme un événement historique en soi. Tandis que la convention et son rapport final sont à la fois le résultat et une réaction au mouvement des gilets jaunes, la manière dont elle a été abordée et négociée montre, pour Nessim Achouche, une volonté de dépolitiser la problématique du changement climatique.
Dans les années à venir, la nécessaire transition énergétique et l’adaptation aux conséquences du changement climatique joueront un rôle majeur dans les choix des organisations publiques ou privées, et en particulier des entreprises. L’analyse par scénarios constitue un outil d’anticipation de ces transformations qui aide à maîtriser l’incertitude, à définir des stratégies et des politiques. Néanmoins, nous prévient Romain Grandjean, pour être efficace, de telles analyses doivent reposer sur des scénarios appropriés et des méthodes maitrisées, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui.
Pourriez-vous nous expliquer le processus qui a présidé à la mise en place de la…
Face à l’urgence climatique, et parmi les réponses possibles, les technologies de captage, utilisation et stockage industriels du CO2 (CCUS) doivent contribuer à atténuer les émissions de gaz à effet de serre. Discutées depuis les années 2000, ces techniques émergentes ont été mises à l’agenda climatique par différents acteurs publics et privés. Régis Briday nous en propose une définition et éclaire les débats qui les entourent en insistant sur le besoin de les soumettre à la délibération démocratique.
La pandémie de Covid-19 nous confirme l’urgence de sortir d’une agriculture industrielle destructrice et d’un système commercial mondial libéralisé qui maintient une concurrence déloyale et dévastatrice entre les agricultures et entre les paysans. Comme le montre Marc Dufumier, l’agroécologie constitue une alternative en plein essor qui nécessite un changement des politiques agricoles nationale et européenne pour qu’advienne un nouveau système alimentaire socialement juste, écologiquement et humainement durable.
Les transports constituent un enjeu fondamental, tant en raison de leur place dans nos modes de vie que de leur impact dans les émissions de polluants et de gaz à effet de serre. Laurent Castaignède revient sur l’avènement de la « culture de la mobilité motorisée », sur les transformations qu’elle a entraînées ou encore sur ses conséquences sanitaires et environnementales. Il propose un certain nombre de mesures adoptables (bien que parfois assez radicales) sur le court-terme et ouvre des pistes de réflexion pour débattre des bouleversements conceptuels que l’humanité devrait envisager pour répondre aux défis écologiques.
Retranscription d’un entretien réalisé pour Silomag fin octobre 2020.
La récente crise sanitaire a mis en lumière les questions de production et d’approvisionnement en médicaments. Michel Limousin met ici l’accent sur un aspect moins débattu, celui du mode de fixation des prix du médicament et des conséquences de celui-ci. Il expose enfin une alternative à la situation actuelle.