Crises sociale, économique, financière, politique, écologique, culturelle et idéologique, toutes les dimensions de la crise systémique dans laquelle nous sommes plongés ont été exacerbées dans cette période particulière. Dans un tel moment, et dans un champ social et politique dominé par l’incertitude, l’intervention de la pensée critique est cruciale. La réflexion et la créativité propositionnelles et stratégiques sont indispensables.
La crise a encore accentué la prise de conscience du rôle indispensable des services publics dans nos vies et des conséquences désastreuses de leur transformation néolibérale. À rebours des logiques de concurrence, de rentabilité et de marchandisation qui sous-tendent cette transformation, Alain Obadia conçoit les services publics comme des communs au service de toute la population, de la transition écologique et du développement d’approches solidaires et de coopération. C’est pourquoi il insiste notamment sur la nécessité de reconfigurer radicalement leur gestion autour d’un processus ambitieux de transformation démocratique.
Alors que l’argent coule à flots, il est avant tout utilisé pour restaurer la rentabilité du capital. Pour Denis Durand, c’est une impasse dangereuse qui alimente la spéculation. Il nous montre que d’autres choix existent. C’est en imposant de soumettre l’utilisation de l’argent à une logique sociale, écologique et démocratique qu’il sera possible de répondre aux enjeux de notre époque et d’apporter des réponses durables à la crise.
Le monde de la culture compte parmi les secteurs les plus sévèrement touchés par la crise. Si les mesures de soutien adoptées par le gouvernement ne sont pas négligeables, d’autres seront nécessaires dans les années à venir pour surmonter le choc subi. Mais au regard du rôle considérable de la culture, des arts et de la création dans la construction d’un autre monde et d’autres futurs, l’enjeu n’est pas que financier. Frank Guillaumet nous invite à remettre en cause le modèle économique qui prime dans ce secteur et à réfléchir aux échecs de la démocratisation culturelle. Favorable à un service public tourné vers les usagers et la société, il ouvre des pistes pour s’atteler, sans plus attendre, à l’essor d’une démocratie culturelle en partage avec tous les acteurs concernés.