Les trois crises d’aujourd’hui aux États-Unis

Les États-Unis affrontent un emboîtement de crises sans précédent depuis les années 1930. Les conséquences de la pandémie aggravées par l’incurie de l’administration Trump révèlent un système de santé et un système économique délétères qui amplifient les inégalités sociales et raciales préexistantes. Les mobilisations sans précédent contre les violences policières cristallisent la colère contre ce système injuste profondément ancré et pourraient marquer un tournant. Mais l’issue politique demeure incertaine alors que les clivages partisans se creusent dangereusement, nous explique Mark Kesselman.

Le moment… la convergence: l’explosion sociale déclenchée par le meurtre de George Floyd

Dans le sillage immédiat de l’assassinat de George Floyd par la police de Minneapolis, une série de mouvements de rébellion a éclaté à travers les États-Unis, pour finalement s’étendre, sous une forme ou une autre, à d’autres parties de la planète.  Ces «soulèvements» posent l’inévitable question : quelles suites?  Mais aussi, pourquoi maintenant? Réponses et analyses par Bill Fletcher, Jr.

Le Brésil face à la pandémie: trois crises majeures et l’impasse Bolsonaro

Au Brésil, Bolsonaro est le facteur aggravant de la crise épidémique. Poursuivant la remilitarisation de l’État, il est cependant de plus en plus isolé en raison de son incompétence, de son agressivité et de son ton menaçant à l’égard d’un front social et politique en construction. Rassemblant largement et cristallisant patiemment le mécontentement, cette lame de fond dont l’issue politique est encore incertaine, nourrit l’espoir de porter un coup d’arrêt à l’agonie du pays et de mettre le « bolsonarisme » hors d’état de nuire. Explications et analyses par Walter Sorrentino.

Colombie: pandémie et autoritarisme, des accords de paix en danger

En Colombie, la pandémie aggrave une situation socioéconomique et politique déjà tendue en menaçant 20 millions de personnes de pauvreté et de faim. Le secteur de la santé soumis au marché souffre de nombreux manques et génère des inégalités accentuées par les mesures économiques et sociales du gouvernement Duque. Alors que la gauche et les mouvements sociaux se mobilisent pour des alternatives, l’autoritarisme du pouvoir et la violence politique redoublent d’intensité et mettent en péril les accords de paix signés en 2016. Tour d’horizon avec Rodrigo A. Alvarez G.

«Un coup d’avance?»: des mobilisations anticolonialistes face au Covid-19

Onze ans après la grève générale de 2009, la crise du Covid-19 donne l’occasion aux syndicats de pointer à nouveau du doigt la responsabilité de l’État en formulant une critique anticolonialiste et anticapitaliste qui n’est pas sans faire échos aux inquiétudes de la population. Pierre Odin revient sur les différences manifestes de traitement entre l’hexagone et les Outre-mer ainsi que sur la volonté stratégique des syndicats de construire un contre-pouvoir durable et les conditions politiques d’une réappropriation collective des enjeux.

Comment abolir la propriété dominante en deux principes et trois exemples

S’il existe une propriété d’usage qui est une propriété utile, la propriété dominante est l’un des plus terribles outils de l’asservissement et donc un important obstacle à la démocratisation de la société. Pour conserver la première et abolir la seconde, Emmanuel Dockès a dégagé deux principes directeurs : accorder la propriété à celui ou ceux qui ont l’utilité directe de la chose et imaginer une propriété fondante, c’est-à-dire qui perd constamment un peu de valeur.

Syndicats: de la démocratie sociale au pouvoir économique

Depuis quarante ans, le syndicalisme a démontré ses capacités à contester les décisions du patronat et de l’État et à proposer des pratiques alternatives, aussi bien économiques que démocratiques. Guillaume Gourgues et Maxime Quijoux reviennent sur cette histoire et sur la tendance actuelle à l’affaiblissement des organisations syndicales. Ils ouvrent des pistes pour construire une « capacité de réappropriation salariale » permettant de rééquilibrer le rapport de force entre le bloc patronal et les collectifs de travail et d’implanter une véritable démocratie dans l’entreprise.

Sensible, difficile et exigeante citoyenneté en dehors du vote

Dans un contexte de profonde défiance pour la représentation, les actions collectives contemporaines témoignent d’un retour des classes populaires dans l’espace politique. Revendiquant un droit participatif affranchi de la tutelle institutionnelle, des collectifs citoyens construisent des représentations collectives et des définitions politiques des problèmes et des injustices subis tout en développant une philosophie de la vie en commun. S’appuyant sur ses enquêtes, Myriam Bachir revient sur la légitimité et les apports de cet empowerment.

Quand le numérique révolutionne l’action politique et la conquête du pouvoir

La révolution numérique bouleverse la manière de faire de la politique, les processus et lieux de politisation comme la construction des représentations et des opinions. Yann Le Pollotec revient sur les potentialités démocratiques et politiques des outils numériques tout en soulignant leurs limites à dépasser. Il insiste sur l’importance pour les militants et leur organisation de mener une stratégie numérique globale visant la conquête d’une hégémonie culturelle, condition nécessaire à une prise du pouvoir.

L’urgence d’une nouvelle ère démocratique

À l’encontre des dérives autoritaires et du discrédit de la politique, de fortes aspirations existent partout dans le monde pour des formes nouvelles de démocratie participative et d’intervention directe. Ce dossier vise à explorer les voies qui permettraient aux populations de peser effectivement dans les processus de prises de décisions tant dans la Cité que dans le monde économique et donc dans l’entreprise.