La transparence financière, alliée du lanceur d’alerte

Malgré les récentes avancées de la loi Sapin II, utile aux lanceurs d’alerte, tout est encore à faire pour assurer le devoir de transparence des grandes sociétés. Alexandre et Maxime Renahy reviennent ici sur les raisons de la création de la plateforme lanceuralerte.org, sur le front juridique qu’ils ont ouvert contre des entreprises fraudeuses et sur les avancées juridiques indispensables à réaliser. La lutte contre l’opacité financière est une condition majeure de l’exercice du pouvoir des salariés au sein de leurs entreprises.

Conquérir le pouvoir sur l’argent: une nouvelle Bastille à prendre

Le pouvoir du capital, c’est d’abord et essentiellement le pouvoir de décider de l’utilisation de l’argent. Dans le système capitaliste, le taux de profit constitue le critère principal pour effectuer ce choix. Si l’on veut faire émerger une nouvelle logique économique, la prise du pouvoir sur l’argent par les citoyens et les travailleurs est une tâche révolutionnaire cruciale.

Outils numériques, participation et intervention des salarié.e.s

Parmi les outils numériques disponibles, certains favorisent davantage que d’autres la participation et l’intervention des salarié.e.s. Matthieu Trubert nous explique les potentiels participatifs de ces différents outils qui connaissent tous une importante limite liée à l’autocensure ou aux sanctions potentielles de contributeurs forcément identifiables. Il nous présente un certain nombre de propositions visant à préserver la liberté d’expression des salarié.e.s tout en les protégeant. C’est à ces conditions que les outils numériques sont à même d’accompagner la démocratisation de l’entreprise.

En quoi l’éventuelle privatisation d’Aéroports de Paris ferait-elle reculer la démocratie?

Alors qu’il existe déjà d’importantes limites à la possibilité pour les citoyens et les salariés d’imposer des critères de gestion répondant aux besoins et aux enjeux de notre époque, le projet actuel de privatisation va encore aggraver cette tendance. Jean Oullins et Robert Arrageois nous expliquent en quoi le combat contre cette privatisation est une lutte pour la démocratie. Ils proposent, à l’inverse, de socialiser cette entreprise pour reprendre le pouvoir d’agir sur ce service public. Or, si l’on arrive à réunir les 4,7 millions de signatures nécessaires à la tenue du référendum d’initiative partagée, ces combats peuvent être gagnés. On s’y met tous ?

De la financiarisation de l’entreprise à sa démocratisation

Si la financiarisation de l’entreprise a des conséquences sociales dévastatrices, elle n’en est pas moins inhérente à la notion même de propriété des moyens de production. Une politique sociale et écologique résolue ne peut que remettre en cause cette valorisation en ouvrant la voie à l’éviction des actionnaires et à la transformation des entreprises en communs associant travailleurs et usagers. Ainsi, Benoît Borrits nous invite à penser une nouvelle approche de l’appropriation sociale et de la démocratie.

Potentiels (et manques) de l’économie sociale en matière de démocratie entrepreneuriale

Alors que la démocratie et ses fondements sont remis en cause par l’arrivée au pouvoir de régimes autoritaires et libéraux et par l’adoption de mécanismes protégeant le milieu des affaires, l’économie sociale et solidaire incarne une alternative émancipatrice. Les coopératives, par exemple, montrent la voie d’une mutation profonde des entreprises. Pour Jean-Philippe Milesy, l’ESS doit toutefois veiller à resserrer le lien avec les adhérents et le mouvement social et reconsidérer ses procédures démocratiques internes pour asseoir réellement l’affirmation d’un « entreprendre autrement ».

Démocratie et économie sociale et solidaire: un défi

L’économie sociale et solidaire présente certaines bases de gestion démocratique au sein des structures qui s’en réclament. Même si, face à la pression du modèle ultra-concurrentiel néolibéral, il est nécessaire de remettre ces pratiques en accord avec les valeurs fondatrices de l’ESS, celle-ci offre de beaux exemples de réussites d’implication et de prise de décisions démocratiques. Tour d’horizon des différents types de coopératives et de sociétés de l’économie sociale et solidaire avec Sylvie Mayer.

Le tirage au sort dans la démocratie de l’Athènes classique

Alors que l’élection était considérée comme une procédure oligarchique, le tirage au sort caractérisait la « démocratie » pour les aristotéliciens et probablement aussi pour l’opinion commune de l’époque. En décrivant les nombreux usages de cette pratique dans l’Athènes des Ve et du IVe siècles avant notre ère, Paul Demont montre à quel point le tirage au sort jouait un rôle central dans la vie générale comme dans la vie quotidienne de la Cité. Il nous permet ainsi de réfléchir aux divers mondes possibles aujourd’hui.

Regard sur l’histoire des Comités d’entreprise

Si elle apparaît dès le XIXe siècle, la revendication du droit de participer à la gestion des entreprises connaîtra résistances, défiances et oppositions. Il faudra attendre 1946 pour que le Comité d’entreprise créé en 1945 soit doté d’importants pouvoirs permettant d’apporter des réponses aux aspirations démocratiques des travailleurs. Gilbert Garrel revient sur l’histoire de cette conquête syndicale et sur ses évolutions. Les avancées notoires de 1968 et de 1982 contrastent avec la réforme du Code du travail adoptée en 2018 qui signe un affaiblissement de la démocratie à l’entreprise.

La Suisse, foyer de la démocratie directe

De l’initiative populaire au référendum constitutionnel en passant par le droit de veto, les mécanismes de démocratie directe sont particulièrement développés en Suisse. Antoine Chollet nous présente la palette de référendums existants dans ce pays où ont lieu plus de la moitié des référendums initiés dans le monde par les citoyens. Après avoir déconstruit les attaques venant de tous les bords politiques, il nous invite à remédier aux problèmes que peut poser l’usage des mécanismes référendaires en les pensant comme de véritables moyens de démocratiser la démocratie.