Enjeux politiques et démocratiques de la concentration médiatique. Entretien avec Nathalie Sonnac et Alexis Lévrier

Que signifie la concentration médiatique dans le contexte actuel de la montée en puissance des Gafam, des réseaux sociaux et de l’IA, et alors que certains milliardaires des médias nourrissent un projet politique d’extrême droite? Comment doivent évoluer les outils de régulation et législatifs existants? Quels sont les nouveaux dispositifs à penser et mettre en œuvre? Quelle place et quels moyens donner à l’audiovisuel public dans ce nouvel environnement? Nathalie Sonnac et Alexis Lévrier confrontent leurs analyses et leurs propositions dans cet entretien vidéo réalisé par Hoël Le Moal.

La convergence médiatique des droites

La manière dont certains médias «traditionnels» contribuent à l’extrême droitisation du champ journalistique est moins étudiée. C’est ce à quoi s’emploie Pauline Perrenot d’ACRIMED dans cet article, en montrant que cette hybridation des droites médiatiques s’est opérée via le sacrifice de l’information au profit de l’éditorialisme.

Mai 68 et après : moment d’histoire de la critique anticapitaliste des médias

A trop attribuer aux seuls libéraux les acquis de ce combat pour la liberté de la presse, on en oublierait presque que ce dernier avait aussi partie liée avec la lutte des classes. Ainsi, au moment de 1968, comme le montre cet extrait de l’ouvrage A bas la presse bourgeoise. Deux siècles de critique anticapitaliste des médias, de 1840 à nos jours, paru chez Agone en 2022. La critique anticapitaliste des médias dans les années 1960 et 1970 peut apparaître comme un outil pour penser le présent des alternatives à imaginer.

AFP en danger, information menacée

L’AFP fait face en 2025 à une crise d’une gravité sans précédent qui, si rien n’est entrepris, pourrait à terme mettre en cause les fondements de la troisième agence mondiale de presse.

Une révolution manquée, les politiques sur la propriété des biens de presse de la Libération à 1954 (1/2)

Baptiste Giron présente à la fois le projet de nouveau statut de la presse et les ordonnances de 1944 (séquestre judiciaire et interdiction de certains journaux), premières mesures de réorganisation de la propriété des biens de presse qui éclairent d’un jour nouveau la concentration moderne opérée par un Bolloré.

Extrême droitisation et prolifération des fake news : l’arbre qui cache la forêt

Aux fake news qui envahiraient nos existences sont attribuées toutes sortes de conséquences politiques graves, et, parmi elles, la montée et les succès des idéologies d’extrême droite. Mais à laisser penser que c’est un lien de causalité parfaitement mécanique qui lie prolifération des fake news et extrême droitisation de nos sociétés, on prend le risque de ne savoir lutter efficacement ni contre l’une ni contre l’autre.

L’éminente responsabilité des journalistes

L’émancipation des travailleurs passera par les travailleurs eux-mêmes. L’assertion bien connue s’applique aussi au monde journalistique. Cela suppose de penser à nouveau frais la question de la déontologie journalistique, ce que nous propose Pierre Dharréville dans cet article, en partant d’une analyse du type particulier de responsabilité qui est la leur : une éthique collective à l’égard des faits et du public.

Service public et réforme de l’audiovisuel

Dans le contexte de discussions au Sénat et à l’Assemblée nationale sur une nouvelle loi portant réforme de l’audiovisuel (sans vision claire des gouvernements actuels sur un service public de qualité à l’ère du numérique), Jérôme Clément, ancien président de la chaîne arte, soumet au débat quelques alternatives et perspectives utiles à avoir à l’esprit (soutien au service public, état des lieux, débats et colloques afin de pousser la réflexion sur une structure d’Etat porteuse d’avenir).

Une révolution manquée, les politiques sur la propriété des biens de presse de la Libération à 1954 (2/2)

Deuxième partie de l’article de Baptiste Giron présentant l’épuration menée à la Libération contre la presse collaborationniste, mais surtout la manière dont les principales mesures de nationalisation des biens de presse ont été désamorcées de leur ambition nationalisatrice.

Infox: le carburant des extrêmes droites

En complément de l’article d’Ysé Vauchez dans ce dossier, voici un entretien avec Thomas Huchon, journaliste spécialiste des fake news. Ces dernières apparaissent comme une dégénérescence contemporaine du débat public en lien avec la progression de l’extrême droite. Mais quels sont les mécanismes qui lient les deux dynamiques ? En France, il apparaît que l’extrême droite a su investir avant les autres le web et les algorithmes. Les réseaux sociaux amplifient ces «infox», tandis que les médias traditionnels, malgré leurs failles, restent des remparts relatifs.