Actualités du débat
Les tendances dominantes
Nico Hirtt revient ici sur les politiques éducatives adoptées par les pays membres de l’OCDE pour transformer le système scolaire en une machine à même de produire des travailleurs et des consommateurs flexibles et dociles.
Si le soutien scolaire tarifé n’est pas une pratique nouvelle, le développement d’organismes marchands offrant des services déclarés, standardisés et contrôlés de soutien individuel ou en petits groupes est une évolution récente dont l’enjeu ne doit pas être sous-estimé. Dans un contexte d’accentuation de la compétition scolaire, l’angoisse est le premier moteur du recours à ce service pour les familles qui en ont les moyens et qui cherchent à convertir des ressources économiques en titres scolaires…
Autoritarisme, absence de concertation, intimidation voire pratiques illégales, tentatives de division et casse des solidarités, dégradation du climat scolaire ou encore souffrance au travail sont quelques-unes des conséquences des nouvelles méthodes managériales qui s’implantent dans les établissements scolaires. Un enseignant nous raconte son expérience dans un collège classé « éducation prioritaire ». Elle devrait nous alerter sur les transformations en cours !
D'autres possibles?
Pour favoriser une plus grande égalité dans l’accès aux diplômes, sortir d’une politique de tri des élèves et assurer un niveau de formation global plus satisfaisant, Alain Beitone propose d’augmenter la durée de la scolarité obligatoire jusqu’à 18 ans afin de permettre à 100 % d’une classe d’âge d’obtenir le baccalauréat. Cette « révolution culturelle » implique des changements de structures et de pratiques d’enseignement.
Entre les tenants d’une vision conservatrice de l’école, axée sur l’autorité, et les partisans d’une « modernisation » éducative amplifiant la marchandisation et la mise en concurrence des établissements, le débat sur l’école oscille entre deux postures qui contribuent au maintien d’un système scolaire inégalitaire. Alain Beitone questionne dans ce texte la possibilité d’autres voies…
Quelles pédagogies?
La « pédagogie Montessori » rencontre actuellement un véritable engouement et fait l’objet d’une intense promotion commerciale. Grégory Chambat analyse ici les fondements politiques et idéologiques – bien souvent occultés – qui la sous-tendent.
Cherchant à construire un citoyen émancipé et créateur, la pédagogie Freinet place au cœur de sa logique les principes de coopération, de participation et d’esprit critique. Catherine Chabrun revient ici sur le nouveau statut de l’élève et les nouveaux objectifs fixés à l’école qu’une telle pédagogie implique.
De nombreux partisans d’un renouvellement de la pédagogie se réclament des neurosciences, tout en se livrant à des interprétations fantaisistes de connaissances scientifiques. En faisant prévaloir une conception innéiste de la programmation du cerveau qui présuppose l’existence d’un potentiel cognitif « naturel » chez les enfants, ces interprétations font fi des sciences humaines qui analysent les conditions sociales dans lesquelles vivent et étudient les élèves.
Dans le premier tiers du XIXe siècle, s’est développée en France l’école mutuelle pour répondre aux immenses besoins d’éducation. S’inspirant d’une expérimentation britannique, cette méthode consiste à organiser l’enseignement en petits groupes, sous la conduite de moniteurs eux-mêmes placés sous l’autorité de l’enseignant. Anne Querrien revient ici sur cette histoire peu connue et éphémère.