transition écologique.

Le mythe de la consommation responsable: une histoire d’enfants gâtés?

Tout changer pour que rien ne change. Ainsi en va-t-il du capitalisme verdâtre que certains s’évertuent à garantir plus « responsable ». Arrimées à un impératif de croissance économique, les pratiques de consommation éco-responsables comme facteur central de la transition écologique reposent sur la production et la diffusion d’une morale consumériste réformée. Fanny Parise montre qu’il s’agit d’une illusion éludant les enjeux politiques et environnementaux de la production et de la distribution des marchandises.

L’obsolescence programmée: une histoire de consommation

Inventée par un agent immobilier américain comme solution à la Grande Dépression, pour lutter contre le chômage de masse en renforçant l’activité des entreprises, la notion d’obsolescence programmée pose la question de la soutenabilité d’une politique économique de consommation et de production intensives qui engendre une démultiplication des déchets. Du raccommodage au gaspillage, le rapport aux objets – notamment à leur durée d’usage – s’est modifié à mesure que se généralisait l’accès aux biens de consommation, produits en quantité exponentielle. Julie Madon traite ici du problème de l’obsolescence des objets en l’insérant dans une histoire plus large de la consommation.

Financer une révolution écologique

Faire face à l’urgence écologique nécessite au-delà d’une transition, une toute autre organisation de l’économie, de la société, des rapports entre les peuples et les nations. Pour Denis Durand, l’enjeu social au cœur de ce défi impose d’investir dans l’emploi, la formation, la recherche et les services publics. Où trouver l’argent ? En affrontant la mondialisation financière à l’œuvre depuis 40 ans, en luttant pour imposer de nouveaux critères et une autre utilisation du pouvoir monétaire au travers d’un processus démocratique porté par les mobilisations sociales et concrétisé dans de nouvelles institutions.

Comment financer la transition écologique?

Les montants à mobiliser pour affronter la reconstruction écologique – jusqu’à 100 milliards d’euros par an rien qu’en France – sont tels qu’ils nécessitent une remise en cause des fondements de nos politiques économiques et monétaires. Emprunter massivement, s’émanciper de certaines règles européennes, taxer la finance, instaurer une taxe carbone aux frontières, avoir recours à la création monétaire, annuler les dettes publiques détenues par la banque centrale en échange d’investissements verts. Pour Nicolas Dufrêne, ces outils sont les seuls à même de libérer l’action publique et de mettre les politiques économiques au service de la reconstruction écologique.

Les services publics sont nos biens communs

La crise a encore accentué la prise de conscience du rôle indispensable des services publics dans nos vies et des conséquences désastreuses de leur transformation néolibérale. À rebours des logiques de concurrence, de rentabilité et de marchandisation qui sous-tendent cette transformation, Alain Obadia conçoit les services publics comme des communs au service de toute la population, de la transition écologique et du développement d’approches solidaires et de coopération. C’est pourquoi il insiste notamment sur la nécessité de reconfigurer radicalement leur gestion autour d’un processus ambitieux de transformation démocratique.

Explorer d’autres chemins

C’est dès 2007 que s’est déclenchée la « crise systémique » avec le début d’explosion de la bulle spéculative des crédits hypothécaires titrisés aux États-Unis ; les fameux subprimes. Il nous a semblé important de consacrer notre dossier de Silomag à cette question afin de mieux comprendre pourquoi, dix ans plus tard, la crise n’est pas surmontée.