Depuis 2008, grâce à la Constitution Equatorienne de Montecristi, se développe une nouvelle étape pour le constitutionnalisme latino-américain. Partant de l’idée que l’humain doit être en harmonie avec la nature pour bien vivre, celui-ci fait de la nature un sujet de droit placé au même niveau que la vie humaine. Cette reconnaissance transforme en profondeur les conceptions juridiques dominantes et se diffuse à travers le monde. Alice Brites Osorio revient sur les fondements de ce changement de paradigme qui conduit à faire du respect de la nature, de l’ancien, du pluriel et du féminin le principe du renouvellement du droit.
La révolution écologique nécessaire pour assurer l’avenir de l’humanité constitue un véritable changement de civilisation. Elle est globale car elle interagit avec nos visions du monde et de l’avenir. Elle est transversale car elle touche à toutes les dimensions de la vie en société. Elle participe d’une révolution anthropologique en cours. Cela permet de comprendre l’existence et l’importance des multiples débats et controverses dont elle est l’objet autour des rapports entre l’écologique et le social, la place de la démocratie ou encore la nécessité d’opérer des avancées majeures dans la voie d’un développement humain post-capitaliste.
Dans la lignée des propositions de Green New Deal, Bhumika Muchhala propose ici les principes fondamentaux pour un pacte mondial féministe et décolonial. Ce pacte vise à rectifier les dominations structurelles héritières d’un système de prédation colonial et patriarcal, en s’attaquant aux structures légales et économiques globales comme au système de pensée et de projection du monde.
La crise climatique et écologique trouve l’une de ses sources dans l’usage massif des énergies fossiles. Les choix possibles pour en diminuer les menaces s’organisent autour de la décarbonation et de la sobriété, dans des dimensions révolutionnaires. Pour Sylvestre Huet, ces choix possibles sont, pour la France, d’autant plus contraints par l’équation énergétique mondiale qu’elle importe presque 100% des hydrocarbures qu’elle consomme.
Guidé par les intérêts financiers, le système industriel se caractérise par un éclatement des chaînes de valeur qui dégrade l’environnement et engendre une division du travail fragilisant les travailleurs. Face à ces impasses, les causes écologiques et anthropologiques se conjuguent. Marie-Claire Cailletaud esquisse les contours de ce que serait une nouvelle civilisation fondée sur la définition collective des besoins et une véritable économie circulaire, en déclinant des objectifs concrets, pour la France en particulier.
Face à la crise de la biodiversité, la question se pose avec acuité de savoir s’il est possible d’inverser le processus. Alain Pagano revient sur les causes des disparitions d’espèces pour dresser quelques perspectives de solutions, dont l’écologie de la restauration qui permet potentiellement de réparer bien des erreurs, bien des actions négatives de nos activités humaines sur les écosystèmes. Au-delà des solutions s’ajoute la question de changements systémiques pour modifier notre rapport à la nature.