La contribution au débat de Christian Heslon « Sortir du mythe du vieillissement démographique pour inventer une société à quatre ou cinq générations » (Silomag #9,) est très intéressante en allant à contre-courant de ce que nous distille chaque jour l’idéologie dominante : le poids croissant de la vieillesse justifiant toutes les régressions, des retraites en particulier.
Contrairement aux idées reçues, l’allongement de l’espérance de vie n’a pas engendré un vieillissement de la population, mais un léger « rajeunissement » tout simplement parce que l’on devient « vieux » plus tard et non plus longtemps. En effet, Christian Heslon nous enseigne qu’à chaque fois que la vie s’allonge, ce n’est pas de la vieillesse qui s’ajoute à la vieillesse, mais de nouveaux âges de la vie qui apparaissent. Il en décompte sept et nous invite à inventer un nouveau rythme prenant en compte les enjeux intergénérationnels et permettant à chacun de trouver simultanément place et utilité sociale à chaque âge de sa vie.
Expérience de passage, la retraite est une étape de notre développement à la fois déstabilisante, mais aussi épanouissante et attrayante, car elle permet de libérer du temps pour partager, échanger ou profiter des plaisirs de la vie. Revenant sur cette dimension existentielle de la retraite, Catherine Bergeret-Amselek insiste aussi sur le rôle pivot des baby-boomers qui constituent bien souvent la clé de voûte de l’équilibre familial tout en étant les acteurs de la transmission générationnelle ; autant de rappels bienvenus pour faire tomber les tabous et les idées reçues sur la vieillesse.
Férial Drosso insiste ici sur l’importance de lier de manière indissociable la question du logement à celles de l’habitat, de la mobilité, des transports et plus généralement de « l’accès à » ; autant de politiques qui viseraient non plus le « maintien à domicile », mais le « maintien dans la ville ».