Débats et alternatives
Cet espace vise à rendre compte du mouvement et de la confrontation des idées. Les contributions doivent permettre d’approfondir ou de présenter une thématique en lien avec une actualité politique, sociale, économique ou encore scientifique. À titre d’illustration, les contributeurs peuvent présenter une opinion argumentée, un état des lieux d’une question ou d’une recherche scientifique ou encore les enjeux d’une controverse.
Il existe des sous-rubriques qui peuvent varier en fonction des dossiers :
des repères afin de situer et d’éclairer la thématique (focus, chronologie, définitions, chiffres clés, etc.) ;
des pensées et pratiques alternatives car notre ambition ne se résume pas à décrire l’ordre des choses, mais également penser et faire connaitre des transformations progressistes;
des expériences étrangères afin de s’interroger sur les mouvements de convergences et de divergences entre les différents pays.
La réussite scolaire des filles ne produit pas davantage d’égalité dans la société. Dans cet article, Annie Léchenet discute de la nécessité d’une formation des personnels de l’éducation à l’égalité filles-garçons. Sans en avoir véritablement conscience, ceux-ci risquent de valider et de reproduire les stéréotypes de sexe de la société. Des formations sont dorénavant largement inscrites dans l’institution scolaire. De la recherche d’égalité dans la mixité à la prise en compte de la dimension genrée dans les pratiques éducatives, la réflexion sur les pratiques éducative s’est considérablement enrichie. Mais un consensus apparent ne résout pas certaines questions politiques cruciales, et le débat sur le sens de ces formations demeure nécessaire.
Un an de pandémie a retardé de 36 ans, soit plus d’une génération, le temps nécessaire pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes. Pourtant, le constat fait en avril 2021 par le Forum économique mondial n’est pas une fatalité. Pour la Fondation des femmes qui a publié en mars 2021 l’étude L’impact du Covid-19 sur l’emploi des femmes, il est possible d’inverser la tendance et même, de profiter de ce nouvel élan économique pour faire reculer les inégalités entre femmes et hommes sur le marché du travail. À l’instar d’institutions, d’associations et d’économistes, la Fondation, par la voix de Margaux Collet, co-autrice de l’étude, plaide pour un plan de relance féministe.
Particulièrement féminisés, les emplois de service constituent un rouage crucial pour le fonctionnement de nos sociétés. Ils sont pourtant très largement dévalorisés, mal rémunérés et peu considérés. Rachel Silvera présente, à travers différents exemples de mobilisation collective récente, les revendications des travailleuses de ce secteur qui luttent pour la reconnaissance de leur activité professionnelle et l’amélioration de leurs conditions de travail. Certaines parviennent ainsi à obtenir de substantielles avancées.
Étayées par de nombreuses études et régulièrement dénoncées, les inégalités professionnelles entre hommes et femmes perdurent en France et touchent tous les domaines de la relation de travail : salaires, mais également promotion, recrutement, formation, classification, etc. Dans cet article, Célia Gourzones présente l’action de groupe inédite et ambitieuse initiée par la CGT à l’encontre d’une banque afin de faire cesser la discrimination systémique subie par les femmes qui y travaillent. Cet outil juridique pourrait devenir central dans la lutte en faveur de l’égalité professionnelle réelle.
La politique est un métier fait par les hommes, pour les hommes, des hommes blancs plutôt âgés et plutôt bourgeois. La progression significative du nombre de femmes élues ces vingt dernières années change-t-elle la donne ? Dans cet article, Sandrine Lévêque revient sur l’ambivalence de la féminisation en politique. Si au tournant des années 1990/2000, la prescription de nouvelles règles contraignantes et incitatives, en faveur de la parité, renforce incontestablement la représentation des femmes dans les assemblés élues, une « forme de loi d’airain de l’oligarchie patriarcale » qui élimine les femmes à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie politique, ainsi qu’une division genrée du travail politique perdurent.
Partant de la dimension performative du langage qui donne du sens et du pouvoir, qui plus est dans l’arène politique, Maud Navarre étudie la prise de parole des femmes élues dans les assemblées locales depuis 2010. À la faveur des lois sur la parité, elles sont de plus en plus nombreuses à exercer des fonctions électives ; pourtant, leurs interventions en séance demeurent bien moins nombreuses que celles des hommes qui continuent d’occuper les plus hautes fonctions. Les prises de parole des femmes sont en outre souvent plus contraintes et objets de sexisme surtout lorsqu’elles proviennent de l’opposition politique.
Les médias ont une responsabilité fondamentale dans les perceptions et représentations que l’on se fait des réalités sociales, notamment concernant les rapports de genre, la place des femmes dans la société et les stéréotypes qui les entourent. Spécialiste de la communication et des médias, co-coordinatrice pour la France avec Cécile Méadel de l’étude internationale Global Media Monitoring Project (GMMP), Marlène Coulomb-Gully revient, dans cet entretien, sur la sous-représentation des femmes expertes dans les médias, la nécessité d’objectiver la situation à l’aide d’outils appropriés et de mettre en œuvre des mesures en faveur de l’égalité.
La réalité politique nationale et l’espace-temps numérique mondial constituent deux cadres d’existence dans lesquels nous évoluons simultanément et qui entrent en confrontation. Or, si les potentialités émancipatrices existent, la reproduction de formes de domination et d’inégalités est aujourd’hui au cœur de l’information qui prend une place centrale dans ces deux espaces. Julien Chandelier nous invite ainsi à regarder en face la réalité du pouvoir et interroge notre capacité à agir à l’intérieur de ces mondes contradictoires.
Depuis 2008, grâce à la Constitution Equatorienne de Montecristi, se développe une nouvelle étape pour le constitutionnalisme latino-américain. Partant de l’idée que l’humain doit être en harmonie avec la nature pour bien vivre, celui-ci fait de la nature un sujet de droit placé au même niveau que la vie humaine. Cette reconnaissance transforme en profondeur les conceptions juridiques dominantes et se diffuse à travers le monde. Alice Brites Osorio revient sur les fondements de ce changement de paradigme qui conduit à faire du respect de la nature, de l’ancien, du pluriel et du féminin le principe du renouvellement du droit.