Étayées par de nombreuses études et régulièrement dénoncées, les inégalités professionnelles entre hommes et femmes perdurent en France et touchent tous les domaines de la relation de travail : salaires, mais également promotion, recrutement, formation, classification, etc. Dans cet article, Célia Gourzones présente l’action de groupe inédite et ambitieuse initiée par la CGT à l’encontre d’une banque afin de faire cesser la discrimination systémique subie par les femmes qui y travaillent. Cet outil juridique pourrait devenir central dans la lutte en faveur de l’égalité professionnelle réelle.
La politique est un métier fait par les hommes, pour les hommes, des hommes blancs plutôt âgés et plutôt bourgeois. La progression significative du nombre de femmes élues ces vingt dernières années change-t-elle la donne ? Dans cet article, Sandrine Lévêque revient sur l’ambivalence de la féminisation en politique. Si au tournant des années 1990/2000, la prescription de nouvelles règles contraignantes et incitatives, en faveur de la parité, renforce incontestablement la représentation des femmes dans les assemblés élues, une « forme de loi d’airain de l’oligarchie patriarcale » qui élimine les femmes à mesure qu’on s’élève dans la hiérarchie politique, ainsi qu’une division genrée du travail politique perdurent.
Partant de la dimension performative du langage qui donne du sens et du pouvoir, qui plus est dans l’arène politique, Maud Navarre étudie la prise de parole des femmes élues dans les assemblées locales depuis 2010. À la faveur des lois sur la parité, elles sont de plus en plus nombreuses à exercer des fonctions électives ; pourtant, leurs interventions en séance demeurent bien moins nombreuses que celles des hommes qui continuent d’occuper les plus hautes fonctions. Les prises de parole des femmes sont en outre souvent plus contraintes et objets de sexisme surtout lorsqu’elles proviennent de l’opposition politique.
Les médias ont une responsabilité fondamentale dans les perceptions et représentations que l’on se fait des réalités sociales, notamment concernant les rapports de genre, la place des femmes dans la société et les stéréotypes qui les entourent. Spécialiste de la communication et des médias, co-coordinatrice pour la France avec Cécile Méadel de l’étude internationale Global Media Monitoring Project (GMMP), Marlène Coulomb-Gully revient, dans cet entretien, sur la sous-représentation des femmes expertes dans les médias, la nécessité d’objectiver la situation à l’aide d’outils appropriés et de mettre en œuvre des mesures en faveur de l’égalité.
Employée aux PTT, Marie Couette (1898-1974) adhère à la CGTU dès 1924, ainsi qu’au PC, et milite pour l’égalité des salaires féminins et masculins. Résistante communiste, arrêtée en 1943, elle participe à l’Assemblée consultative provisoire (1944-1945) comme déléguée de la CGT et contribue à la création en juin 1945, à l’initiative du PCF, de l’Union des femmes française. Elle est désignée à l’autonome, secrétaire de la commission féminine confédérale, puis élue en avril 1946 au Bureau confédéral de la CGT. Dans cet article publié en 1944, issu du deuxième numéro de la nouvelle série de Femmes françaises, journal qui paraissait clandestinement pendant la guerre, Marie Couette plaide pour l’égalité salariale entre hommes et femmes en se fondant sur leur égale mobilisation dans les luttes pour la libération du pays.
Séverine, de son vrai nom Caroline Rémy (1855-1929), est la première femme journaliste à vivre de sa plume et la première femme directrice d’un journal, Le cri du peuple à la mort Jules Vallès en 1885. En 1897, elle fonde avec Marguerite Durand, le premier journal féministe La Fronde. Elle signe l’édito de ce numéro de l’Humanité consacré aux luttes féministes.
“Ménagères ou Courtisanes?” de Marie Anne de Bovet (La Fronde, 1897) Cet article est le…
Les femmes ont joué un rôle important tout au long de la Commune. Nous reproduisons ici quelques illustrations ainsi que l’appel aux citoyennes de Paris pour organiser et défendre la Révolution du 10 avril 1871 et l’adresse à la Commission exécutive de la Commune de Paris du 13 avril 1871 par les membres du Comité central des citoyennes qui posent la question de l’égalité des sexes dans la participation à la défense de la Commune.
À l’heure où la lutte contre le changement climatique et pour la préservation des conditions permettant la vie sur terre s’intensifie, la définition du mot écocide est au cœur d’enjeux juridiques et politiques. Luc Foulquier revient sur la manière dont la Convention citoyenne s’est emparée du sujet en pointant les limites de l’exercice. Plus largement, il nous alerte sur l’importance de clarifier la terminologie pour ne pas banaliser ce crime organisé reposant sur une volonté délibérée, intentionnelle de nuire à la nature et aux hommes qui l’habitent. L’écocide est donc bien plus qu’une question environnementale. Il touche aux rapports sociaux, aux systèmes politiques et économiques et aux acteurs qui les incarnent. Il nous faut travailler sur les causes de ces crimes et leurs auteurs, tout autant que sur leurs conséquences.